Moins de deux ans avant le rendez-vous électoral de 2023, le bateau Félix Tshisekedi tangue et navigue désormais dans des eaux extrêmement agitées. Après avoir quitté la coalition FCC – CACH, on pensait que le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, avait, enfin, une belle opportunité de relancer son mandat. Certes, le Président de la République tient toutes les manettes du pouvoir, mais rien ne semble cependant lui réussir. Dans la partie Est, la résurgence du M23 est venu donner un coup fatal à un Etat de droit qui avait déjà du mal à convaincre. Sur le plan social, la grogne commence à gagner tout le pays. A Kinshasa, la crise du carburant a failli virer au cauchemar en ce début de semaine. Entre Kasaïens et Katangais, l’escalade verbale prend des proportions faisant craindre le pire. Bref, le pays va mal. Avec tout ce tableau sombre, c’est tout le régime Tshisekedi qui est en perte de vitesse. Pour recadrer son régime, en phase de décrochage, le Chef de l’Etat n’a plus que quelques mois pour convaincre. Avant le sprint électoral de 2023.
Le régime Tshisekedi va mal. Des défis augmentent à une vitesse étonnante et tout semble échapper au contrôle du régime, tellement il est dans l’impossibilité de faire face à tout ce qui se produit. Le constat est amer.
Plusieurs indicateurs sont en train de virer à l’orange alors que certains chiffres suggèrent une embellie. En effet, grâce à l’encadrement de l’Inspection générale des finances (IGF), à ce jour, des recettes publiques encadrées par les trois régies financières nationales (DGI, DGDA et DGRAD) ont enregistré des hausses considérables. Mais, il faut reconnaître que des affectations cohérentes ne sont pas une qualité pour le régime Tshisekedi. Le peu de ressources sont gaspillées dans des projets sans lendemain, mettant à mal l’ensemble de la politique gouvernementale. Donc, l’application de la vision du chef de l’Etat.
Qu’est-ce à dire?
Le Président Tshisekedi est actuellement en mauvaise position par rapport aux objectifs que lui-même s’était assignés. Avec une majorité qu’il a mise en place et qu’il contrôle, le peuple attend des résultats. Rien que des résultats.
En effet, ce peuple a adhéré sans réfléchir à l’idée d’une Union sacrée de la nation afin de mettre hors d’état de nuire les «méchants» Kabilistes qui contre-carraient les actions du Chef de l’Etat. Aujourd’hui que Tshisekedi dispose de tous les leviers du pouvoir, le peuple ne comprend toujours pas pourquoi les massacres continuent à Beni et en Ituri. Pire, les zones de massacres ont été étendues à plusieurs kilomètres.
Le peuple ne comprend pas non plus la résurgence des rebelles du M23, après la main tendue de Tshisekedi à ses deux voisins de l’Est, à savoir le Rwanda et l’Ouganda, pour rebâtir de bases solides de la paix dans la région des Grands Lacs.
Sur le terrain des opérations, la mutualisation des forces avec l’armée ougandaise n’a eu comme effet que d’éloigner les ADF loin de la frontière ougandaise, sans résoudre la question sécuritaire des Congolais. Aujourd’hui, les ADF sont entrés dans la profondeur du territoire congolais. De même les M23 ont repris la guerre alors que le régime Tshisekedi aurait dû anticiper et éviter cette déflagration dans le Rutshuru.
Qui ignore que ces éléments étaient au Rwanda et en Ouganda ? Comment se retrouvent-ils dans plusieurs localités congolaises? Difficile à expliquer.
Sur le plan social, aucune politique cohérente n’est d’application. Tous les projets sont encore au stade des discours. Sur le terrain, le peuple ne ressent rien.
Comme pour confirmer cette triste réalité, le choc du carburant, qui a paralysé la ville de Kinshasa lundi, s’est invité au festin macabre. Le carburant à la pompe devient incertain. Il y a un réel risque de pénurie à cause des arriérés de paiement qui ne permettent pas un renouvellement à temps des réserves.
On doit également remarquer que les réserves internationales sont régulièrement grignotées au point qu’elles sont à 2,8 USD, alors qu’il y a peu, elles étaient à 3,3 milliards de dollars américains.
Le régime Tshisekedi va mal à quelques mois des élections générales. Seul pilote à bord, le Président de la République doit manœuvrer – le plus tôt possible d’ailleurs – pour maintenir en vol l’avion de l’Union sacrée qui traverse une zone de très fortes turbulences.
2023 n’est plus loin. Il y a lieu de parer au plus pressé.
Econews