Guerre Israël-Hamas : Joe Biden en Israël mercredi, quels sont les enjeux de cette visite ?

Le président américain entame mercredi une visite au Moyen-Orient. Son objectif est double : dissuader les autres ennemis d’Israël (l’Iran et le Hezbollah pro-iranien) d’intervenir et soulager les souffrances des civils à Gaza.
Le président américain Joe Biden va se rendre mercredi en Israël, une visite de « solidarité » face à l’attaque du Hamas qui a aussi pour objectif de débloquer l’acheminement de l’aide vers la bande de Gaza, assiégée depuis plus d’une semaine par l’armée israélienne, et où une catastrophe humanitaire se profile selon l’OMS.
La visite a été annoncée par le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, à l’issue d’une nuit d’entretiens-marathon à Tel-Aviv avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Et ce, alors que l’Iran a menacé d’une possible «action préventive » contre Israël si le pays maintient son projet d’offensive terrestre contre l’organisation islamiste dans la bande de Gaza.
«Le président réaffirmera la solidarité des États-Unis avec Israël et notre engagement sans faille en faveur de sa sécurité », a déclaré Antony Blinken.
Joe Biden rencontrera aussi le président égyptien, le roi de Jordanie et le chef de l’Autorité palestinienne à Amman, a annoncé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain John Kirby.
Une intense activité diplomatique internationale se poursuit pour tenter d’éviter que le conflit, déclenché par l’attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, n’embrase la région.
«La possibilité d’une action préventive de l’axe de la résistance est attendue dans les prochaines heures », a averti lundi soir le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, en employant une appellation informelle des États et organisations ennemis d’Israël et des Occidentaux. Plus tôt dans la journée, le ministre iranien avait affirmé que l’« axe de la résistance » ne permettrait pas à l’État hébreu « de faire ce qu’il veut à Gaza ».

Empêcher l’offensive ?
Le porte-parole de l’armée israélienne Jonathan Conricus a déclaré qu’il ne savait pas si la visite de Biden pouvait remettre en cause la date de l’offensive terrestre contre le Hamas, qui dirige l’enclave depuis 2007. « Je ne pense pas que cette visite vise à l’empêcher », mais plutôt «à s’assurer qu’Israël a tout ce dont il a besoin pour se défendre », a-t-il ajouté.
Dans la nuit, l’armée israélienne a poursuivi ses bombardements sur Gaza, détruisant un quartier général du Hamas, selon un message posté sur X.
Ses proches la pensaient retenue en otage à Gaza, mais la franco-israélienne de 32 ans a été tuée en marge du festival Nova que les hommes armés du Hamas avaient pris pour cible. Elle était mère d’une petite fille de six mois
Le nord de l’enclave palestinienne, aux abords duquel l’armée israélienne a massé des troupes, est truffé de tunnels où le Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël, cache ses combattants et ses armes parfois jusqu’à 30 ou 40 mètres sous terre.
Selon le Wall Street Journal lundi, l’armée américaine a sélectionné environ 2 000 membres de son personnel pour un éventuel déploiement en soutien à Israël, pour des missions de conseil et d’assistance médicale.
Acheminement de l’aide
Après son entretien avec Netanyahu, Blinken a également annoncé que les États-Unis avaient obtenu des garanties de la part d’Israël concernant l’acheminement de l’aide humanitaire étrangère dans la bande de Gaza. « À notre demande, les États-Unis et Israël ont accepté d’élaborer un plan qui permettra à l’aide humanitaire des pays donateurs et des organisations multilatérales d’atteindre les civils de Gaza », a-t-il expliqué. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti lundi d’une «catastrophe » humanitaire imminente.
Deux premiers vols humanitaires partiront cette semaine vers Gaza, a annoncé ce lundi Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne
Pour rappel, plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël depuis l’attaque du Hamas. La plupart sont des civils morts le jour de l’attaque, la plus meurtrière depuis la création de l’État d’Israël. Les frappes de représailles israéliennes ont tué au moins 2.750 personnes, en majorité des civils palestiniens, dont des centaines d’enfants, selon les autorités locales. Onze journalistes palestiniens ont aussi été tués, a déclaré lundi le syndicat palestinien des journalistes. L’armée israélienne a aussi annoncé avoir récupéré sur le sol israélien les corps de 100 combattants du Hamas.
Le Hamas a enlevé 199 personnes lors de l’attaque, selon Israël. L’organisation évoque « 200 à 250 » otages à Gaza et fait état de 22 otages tués dans les raids israéliens.
Avec sudouest.fr