Le président rwandais Paul Kagame était absent, jeudi à Nairobi, de la réunion de la sous-région pour trouver des solutions à la crise en République Démocratique du Congo.
Régulièrement, Kagame déclare à qui veut lui prêter oreille que les affaires de la RDC n’étaient pas une préoccupation majeure pour lui. Il lui arrive souvent de s’énerver chaque fois que des questions en lien avec la déstabilisation de la RDC lui étaient posées.
Pour qui ne connaît pas les réalités de la sous-région, il aurait pitié de l’homme fort de Kigali, harcelé et torturé injustement par des questions sécuritaires de son géant voisin moins organisé. La réalité est ailleurs.
Kagame et Muse-veni, appuyés par des puissances planétaires, déstabilisent la RDC dans sa partie orientale pour des raisons de prédation. Dans une stratégie incompréhensible, des groupes armés locaux et étrangers sont créés et soutenus par ces mêmes voisins, faisant échapper des pans entiers du territoire congolais au contrôle des autorités établies.
Dans ces zones de non-droit voulues pour des raisons d’exploitation de richesses du sol et du sous-sol, les voisins de la RDC contrôlent et raflent tout !
Cette hypocrisie, qui dure depuis 1994, n’a plus sa raison d’être. Combien de morts faut-il pour qu’enfin Kigali et Kampala puissent mettre un terme à leurs aventures dans la partie Est de la RDC? Combien de morts le Monde voudrait-il atteindre pour condamner cette razzia et toutes ces tueries de l’Est de la RDC ?
Cette hypocrisie est contre-productive pour la sous-région dans son ensemble. Les efforts de la RDC pour retrouver la paix sont annihilés au point que les défis du développement sont renvoyés à plus tard.
Le jour où le Rwanda, l’Ouganda et les autres se décideront de ne plus déstabiliser la RDC, la paix reviendra d’elle-même dans la partie Est du pays. Mais, c’est rare que le prédateur revienne à de bons sentiments.
La République Démocratique du Congo doit continuer de subir en se rendant presque à genoux à ces sommets de l’humiliation et aller à Canossa.
Un jour, le Léopard, affaibli à souhait, se relèvera. Un jour, l’armée congolaise sera requinquée. Et le respect sera imposé à ces voisins.
En attendant, le président rwandais et son homologue ougandais doivent se démarquer de leur double jeu dans le drame de l’Est congolais : pyromane et sapeur-pompier. Cette hypocrisie est inacceptable !
Econews
