Huit «mesures urgentes» pour raffermir le franc congolais sur le marchés des changes

Ramener la stabilité sur le marché des changes est une priorité que le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a imposé autant au Gouvernement qu’à la Banque Centrale du Congo (BCC). Vendredi en Conseil des ministres, le Président de la République a rappelé les huit «mesures urgentes» convenues avec les décideurs économiques et monétaires, principalement les ministères des Finances et Budget ainsi que la BCC, pour raffermir le franc congolais sur le marché des changes. Ces trois acteurs, auxquels s’est jointe l’Inspection Générale des Finances, ont été «encouragés» à tout mettre en œuvre, «chacun en ce qui le concerne, à veiller à l’application de toutes ces mesures».
Sur le marché des changes, le franc congolais dégringole, principalement face au dollar américain. Préoccupé par la situation de la monnaie nationale sur le marché des changes par rapport aux devises étrangères et ses conséquences sur le pouvoir d’achat de la population, le Président de la République est revenu, vendredi en Conseil des ministres, sur les conclusions de la réunion de crise qu’il a présidée, le lundi 17 juillet 2023, au Palais de la Nation.
Outre les membres du Gouvernement, le président du Conseil Economique et Social, l’Inspecteur général, chef de service de l’Inspection générale des finances, les présidents de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et de l’Association Congolaise des Banques (ACB) y ont été également conviés.
L’on se souvient qu’à l’issue de cette rencontre, des «mesures urgentes» – huit au total – ont été adoptées. Vendredi en Conseil des ministres, le Président de la République est revenu sur leur stricte observance, encourageant, à l’occasion, le ministre d’Etat en charge du Budget, le ministre des Finances, la gouverneure de la Banque Centrale du Congo et l’Inspection générale des finances, «chacun en ce qui le concerne, à veiller à l’application de toutes ces mesures». Le Premier ministre a, quant à lui, été chargé d’assurer le suivi de la mise en œuvre de ces mesures.

Les huit mesures d’urgence
Ces huit mesures urgentes portent essentiellement sur : «la poursuite, par la Banque Centrale du Congo, des interventions vigoureuses et régulières sur le marché des changes en mettant à la disposition de celui-ci les devises étrangères prélevées sur notamment les réserves de change; la consolidation de la gestion rigoureuse des finances publiques notamment par la limitation des dépenses publiques à celles qui sont prioritaires et essentielles, en privilégiant la procédure normale de la chaîne de la dépense publique; l’interdiction du paiement des dépenses publiques en espèces aux guichets de la Banque Centrale du Congo; l’encadrement, par le secteur bancaire, des opérations de change effectuées par les bureaux de change, lesquelles opérations doivent être compatibles avec leur capacité réelle; le renforcement des mesures de rapatriement de devises et la concertation entre la Banque Centrale du Congo et les opérateurs du secteur minier pour le rachat éventuel d’une quotité de devises ainsi rapatriées».
A cela s’ajoutent aussi : «la retenue immédiate et à la source, par le Trésor public, de la TVA pour les fournisseurs et prestataires de l’Etat lors des paiements de leurs factures; l’encadrement de la taxation d’office des entreprises n’ayant pas fait leurs déclarations fiscales par le ministre des Finances assisté par l’Inspection générale des finances; et le paiement de tous les impôts, taxes, redevances et droits dus à l’Etat en franc congolais ».
Avec la stricte observance de ces mesures urgentes, le Président de la République a donc chargé le Premier ministre de «veiller » à leur application pour ramener le calme sur le marché des changes.

Francis N.