En séjour à Luozi, cité située dans le district des Cataractes, dans la province du Kongo central, le président de l’Assemblée provinciale du Kongo central, Jean-Claude Vuemba, a qualifié de mouroir la maison carcérale qu’il a visitée le mercredi 21 septembre dernier. Suite aux mauvaises conditions auxquelles les détenus font face, il a promis d’amorcer des démarches avec ses collègues députés provinciaux pour sa fermeture.
La réaction à ses propos ne s’est pas fait attendre de la part de la coordination provinciale de la Nouvelle civile société congolaise. Au cours d’une interview qu’il a accordée à Kongo Actu, son coordonnateur a fait savoir ce qui suit : «La coordination provinciale de la Nouvelle société civile congolaise du Kongo central constate que les propos du président de l’Assemblée provinciale sont incendiaires. Si cette fermeture est accordée, quel sera le sort de nouveaux malfrats ? Seront-ils libérés directement ou transférés ailleurs?, s’est interrogé cet acteur de la société civile. Et d’ajouter : «en cas de transfert, seront-ils amenés dans une institution pénitentiaire qui soit dans de bonnes conditions? Alors que même à Matadi, chef-lieu de la province, les conditions carcérales des prisonniers sont déplorables. Où seront transférés ceux qui sont déjà condamnés ? Quelle sera la suite des dossiers en instruction ? Que dit le président de l’Assemblée provinciale du risque d’évasion lors du transfert des détenus ?
Halte aux réactions épidermiques
Tout en étant d’accord avec le président de l’Assemblée provinciale sur son constat relatif aux mauvaises conditions carcérales, il doit savoir tempérer les ardeurs en mûrissant d’abord une décision avant de l’annoncer.
Hier, député national, aujourd’hui provincial, Jean-Claude Vuemba ignore-t-il les conditions dans lesquelles vivent les prisonniers en République démocratique du Congo ? Oublie-t-il les promesses d’amélioration de ces milieux et des conditions de vie des pensionnaires faites par les personnes qui se succèdent à la tête du ministère de la Justice et Garde des Sceaux ?
Bien que le problème de mauvaises conditions carcérales ne se pose pas seulement au Kongo central, le président de l’Assemblée provinciale devrait plutôt penser à une question orale avec débat à adresser au ministre provincial en charge de la Justice. Les réponses serviraient de boussole à l’organe délibérant censé faire des recommandations à l’exécutif provincial.
Véron K.