La guerre des UDPS

L’opinion nationale est littéralement statufiée de stupeur face au spectacle offert par l’UDPS où une pléthore de candidats se bouscule au portillon de l’Hôtel de ville de Kinshasa. Une brochette de candidats qui tous quasiment affirment la main sur le cœur qu’ils sont le choix, ô combien judicieux, de l’Autorité morale en personne !

Presque tous sont omniprésents jusqu’à l’inflation sur les réseaux sociaux où ils se présentent comme les seuls détenteurs de la potion magique à même de sortir la ville-capitale de sa crasse légendaire, et d’éradiquer son célèbre « phénomène kuluna » ! Or voici qu’au cours des dernières heures, les « débats » sont entrés dans une nouvelle dimension.

Les réseaux sociaux sont pris d’une fureur nouvelle, comme emportés dans un maelström de communiqués rédhibitoires en forme d’ultimatums. Sans qu’on en connaisse l’origine avec certitude, le ballon d’essai est lancé : l’heure est arrivée où chacun et tous sont mis dans l’obligation de prouver sans ambigüité leur appartenance au parti !

Quand les uns soutiennent que la détention de la carte du parti ne fait pas nécessairement un membre actif (sic), d’autres soutiennent mordicus que sans être membres du parti, et même sans le précieux sésame, ils y sont arrivés par le truchement d’un parent décédé qui, lui, l’était effectivement ! Soit une adhésion par héritage ! Et il ne passe pas de jour sans que de nouvelles candidatures d’illustres inconnus émergent comme par une sorte de génération spontanée et se présentent en sauveurs de la métropole congolaise en délitement avancé. Mais trêve d’ironie grinçante.

L’anarchie constatée à l’UDPS dans la course à la succession de Gentiny Ngobila dévoile le caractère évasif de ce parti qui se targue d’avoir lutté pendant plus de trois décennies pour l’établissement d’une véritable démocratie et un Etat de droit. En cinq ans d’exercice effectif du pouvoir, le parti que Félix Tshisekedi a hérité de son illustre père a eu le temps de démontrer à la face du monde qu’en fait de démocratie, c’est une valeur inconnue en interne.

Le parti de Limete tend à devenir la copie parfaite du parti-Etat qu’il combattit jadis. Tous les candidats UDPS ou supposés tels ne semblent pas faire le moindre cas d’une élection à l’Assemblée provinciale. Il suffit du mot d’ordre Du Guide-Autorité morale et le tout sera plié.

Pourtant, les probables futurs dirigeants de la capitale ne sont pas dans le bruit ambiant. Loin de l’agitation, ils tissent leur toile. Eux aussi, ils ont des raisons de croire que… le tout est déjà plié !

Econews