La langue liée

Le carnage de Goma, où près de 51 Congolais, selon le bilan officiel, ont été massacrés, est présent dans les esprits.

Pour l’instant, on ne sait dire avec exactitude sur ce qui s’est réellement passé en cette journée du 30 août 2023 où des éléments de la Garde républicaine ont fait irruption dans les locaux d’une secte, identifiée sous la dénomination de «Wazalendo», tuant à bout portant ses adeptes et tout individu qui s’est trouvé dans les parages.

Depuis lors, les versions se multiplient sur les mobiles qui ont amené la Garde républicaine à faire et violentes face aux gens qui étaient non armées et donc la seule revendication consistait à réclamer le départ des troupes des Nations Unies opérant sous la bannière de la Monusco.

Par ce seul péché, 51 Congolais ont été tués de la plus vile manière.

Pour le moment, difficile à établir les responsabilités. On sait néanmoins qu’un procès ouvert à Goma, dans la Cour militaire du Nord-Kivu, tente de comprendre ce qui a poussé à ce carnage du 30 août 2023.

Six éléments de la GR sont dans le box des accusés, dont deux colonels et quatre soldats de 2ème classe. Ce sont les premiers suspects d’une affaire qui est encore loin de livrer son secret le plus profond Evidemment, on attend que la justice fasse la lumière, toute la lumière sur ce qui s’est produit le 30 août 2023 à Goma.

On s’attendait tout aussi à ce que les voix s’élèvent au sein des communautés de Goma non seulement pour compatir avec la population éplorée, mais aussi exiger toute la vérité sur la tragédie qui s’est abattue dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Si, depuis ces tristes évènements, la Société civile de l’Est – dans toute sa diversité – a fait front autour de cette affaire, on sent cependant une certaine désunion dans la classe politique du Grand Kivu.

Il y a un silence qui ne s’explique pas dans les rangs de ses leaders politiques.

Tous, particulièrement ceux se réclamant de la majorité au pouvoir à Kinshasa, brillent par un silence qui ne se justifie aucunement.

Est-ce par peur ou par pure résignation ? Difficile à dire.

Heureusement, pour les morts injustes de Goma, la Société civile du Grand Kivu n’est pas prête à se taire.

Malgré la complicité de sa classe politique, aphone depuis le drame du 30 août 2023.

Econews