Pour s’attaquer à la pieuvre de l’Est, Kinshasa a fait recours à ses voisins dont l’Ouganda. C’est avec eux qu’il entend neutraliser ceux qui sèment mort et désolation dans cette partie du pays. Pourvu que les uns et les autres soient sincères. Que les Ougandais, surtout, n’aient pas d’agenda caché en se cachant derrière la traque des rebelles de l’Alliance des forces démocratiques (Allied democratic forces – ADF).
On ne doit pas également perdre de vue que la Cour internationale de justice (CIJ) a condamné, depuis décembre 2005, l’Ouganda à payer à la République Démocratique du Congo (RDC) des réparations pour un montant d’environ 6 milliards de dollars américains. Cela après la conclusion selon laquelle l’armée régulière ougandaise avait perpétré des violations généralisées des droits humains au Congo entre 1998 et 2003. Violations contenues dans le Rapport Mapping» de l’ONU, dont l’inventaire a été réalisé au cours de la même période. Sans oublier la violation du principe de non-recours à la force dans les relations internationales et du principe de non-intervention. Jusque-là, le pays de Yoweri Museveni n’a encore versé aucun rond.
On ne peut que se demander si l’Ouganda ne cherche-t-il pas à s’amender en mettant tout en œuvre pour mettre définitivement hors d’état de nuire les rebelles de l’ADF. Une assistance militaire réussie contre les espèces sonnantes et trébuchantes, estime-t-on.
En outre, il convient de relever que personne n’ignore l’attrait des Ougandais pour les ressources naturelles dont regorgent les zones d’intervention, le Nord-Kivu et l’Ituri. C’est dire que, par tous les moyens, l’exploitation de ces ressources ne pourrait être que de mise. Car il est connu que l’accès à ces richesses du sol et du sous-sol congolais ainsi que leur contrôle servent souvent de toile de fond aux violations perpétrées à l’encontre des populations civiles. Et cela constitue un puissant facteur de motivation aux conflits armés pour les Congolais et les étrangers.
La pieuvre se justifie dans la mesure où la partie Est de la RDC dans laquelle l’intervention ougandaise a lieu constitue une manne, surtout que la sécurité permettrait à un consortium ougandais de construire paisiblement les routes. Et bonjour le pillage en règle des ressources naturelles sous le couvert de la traque des ADF et de la réalisation des travaux d’infrastructures routières.
Econews