L’ACAJ invite Félix Tshisekedi à remanier son cabinet politique et le Gouvernement

L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) appelle le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, à procéder aux remaniements de son cabinet politique et du Gouvernement Sama Lukonde. Elle propose même le remplacement des mandataires publics. Cette ONG de défense des droits de l’Homme le fait savoir dans son communiqué de presse n°003/ACAJ/2022 de lundi 24 janvier dernier.

Elle justifie sa requête par «l’incompétence (pas de maîtrise des secteurs ou manque d’initiative, retard injustifié dans l’exécution des projets…)» dont ont fait preuve certains conseillers et autres membres du cabinet du Président de la République, Félix Tshisekedi, ainsi que des membres de l’équipe gouvernementale Sama Lukonde. D’autres s’étant illustrés par «leur implication dans des cas avérés de corruption (détournements de deniers publics, enrichissement illicite, conflits d’intérêts, trafic d’influence, favoritisme, entraves au bon fonctionnement de la justice, blanchiment des capitaux…) ».

L’ACAJ lui recommande aussi de « veiller à ce que le Gouvernement Sama Lukonde fasse davantage preuve d’efficacité en ce qui concerne la réalisation des chantiers susmentionnés ». Et de «promouvoir des nominations basées sur les critères de compétence et d’éthique, pour ainsi donner effet à l’égalité de chance garantie par l’article 12 de la Constitution».

Mandataires publics à remplacer

L’Association congolaise pour l’accès à la justice s’insurge également contre le maintien de la plupart de mandataires publics dans le régime d’intérim. Aussi propose-t-elle de procéder à leur remplacement. Beaucoup d’entre eux ne maîtrisant pas les secteurs d’activités leur confiés, présentant des lacunes injustifiées.   

Cette position de l’ACAJ résulte d’un constat malheureux qui part de l’élection présidentielle de 2018 aux trois ans à la tête de l’Etat congolais du président Tshisekedi en passant par la coalition Front commun pour le Congo (FCC)-Cap sur le changement (CACH), devenue une colliusion. «Au sortir des scrutins présidentiel, législatif et provincial, signale ACAJ, la cartographie politico-institutionnelle, qui s’était dégagée des résultats publiés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), contrastait étonnamment avec le désir de changement qualitatif voulu et attendu par la majorité de Congolais». Matériellement, fait-on remarquer dans le communiqué, « tous les leviers du pouvoir législatif, aux plans national et provincial, revenaient aux FCC, forces politiques du statu quo, dont le maintien était tant redouté par une large part de la communauté nationale ».

Absence d’une méthodologie de gouvernance claire

En dépit de combines, subterfuges et autres manœuvres dilatoires orchestrés par les FCC pour leurs intérêts égoïstes et amener le Président Tshisekedi à échouer durant son mandat, ce dernier est arrivé à se débarrasser de cette coalition empoisonnée. Cela deux ans après. Et c’est durant la troisième année, avec l’avènement du Gouvernement Dama Lukonde, note l’ACAJ, que le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo «a impulsé le combat de lutte contre la corruption, même si les magistrats n’arrivent pas à le porter effectivement étant donné que beaucoup d’entr’-eux s’y nourrissent et l’entretiennent …». Et l’ONGDH de poursuivre : «Nonobstant les efforts louables, entrepris dans le sens de l’amélioration des conditions de vie de la population, notamment en ce qui concerne la gratuité de l’enseignement de base et la réduction des prix des billets d’avion, notons que l’absence d’une méthodologie de gouvernance claire rend moins visibles et lisibles les priorités du Gouvernement. C’est à juste titre que nombreux sont des Congolais qui ne cessent de s’interroger aujourd’hui sur l’existence ou non d’un programme cohérent et pertinent, notamment pour les infrastructures de base; la desserte en eau potable et en énergie électrique; l’accès aux soins de santé, la circulation sécurisée des personnes et des biens, l’accès à la justice des moins nantis, et la salubrité publique, surtout dans la ville de Kinshasa».

Tirant ainsi les leçons de tout ce que l’entourage politique du Chef de l’Etat, le Gouvernement Lukonde et les mandataires font vivre aux Congolais, l’ACAJ ne jure que par les remaniements basés sur la compétence, l’éthique et l’amour de servir le pays pour l’intérêt général.  

Olivier Dioso