Le dossier Bukanga-Lonzo se vide : Théophile Matondo, ancien DG du BCECO, acquitté par la Cour de cassation

Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par poindre, rappelle un vieil adage. C’est ce qui se passe finalement autour du dossier Bukanga-Lonzo où l’on se rend de plus en plus compte que tout semble avoir été guidé par une main politique que judiciaire. Condamné dans un procès expéditif à dix ans de prison et jeté à la prison centrale de Makala pour un détournement qui n’a pas jamais été attesté, l’ancien directeur général du BCECO (Bureau Central de coordination), Théophile Matondo, vient finalement d’être blanchi par la Cour de cassation qui l’a acquitté de tous les griefs mis à sa charge. Théophile Matondo a donc vécu, pendant ces mois de privation de liberté, d’un détournement fantaisiste qui n’a pour seule motivation qu’atteindre l’ancien Premier ministre, Matata Ponyo Mapon. Heureusement, face à l’insuffisance de preuves et devant des évidences juridiques présentées par sa défense, la Cour de cassation n’avait qu’une seule issue : dire le droit en l’acquittant. Ce qui vide le dossier Bukanga-Lonzo, alors que, pour le cas Matata, la Cour de cassation – la même – attend désespérément un avis en inconstitutionnalité de la Cour constitutionnelle.
Econews
Enfin, Théophile Matondo,
l’ancien directeur géné-
ral du BCECO, est libre. Lundi, la Cour de cassation l’a acquitté dans l’affaire Bukanga-Lonzo. Haut fonctionnaire rompu, Théophile Matondo a payé le prix de sa proximité avec l’ancien Premier ministre, Matata Ponyo Mapon. Il lui a été reproché des faits de surfacturation liés aux travaux de construction de la centrale hydroélectrique de Bukanga-Lonzo et un détournement présumé de cinq millions de dollars américains de TVA dans le même projet.
Le condamner était donc une bonne manière de clouer Matata. Heureusement, la Cour de cassation a fini par se ressaisir, ne pouvant se soustraire des évidences juridiques présentées par la défense de l’ancien DG du BCECO, représentée le prof émérite Raphael Nyabirungu.
Sur son compte twitter, le prof Nyabirungu et mesure la peine subie par un innocent qui a passé des mois en prison pour une infraction qu’il n’a jamais commise.
«Au nom de tout le collectif d’avocats de M. Matondo, DG de BCECO, je félicite la Cour de cassation qui, par son arrêt d’appel ce jour (Ndlr : lundi 17 octobre 2022) acquittant notre client, a montré qu’il existe toujours des forces vives et déterminées pour la justice. Cher Matondo, pardonne et sois béni », a écrit le prof Nyabirungu sur son compte twitter.
Le plus important est que la Cour de cassation a décidé, le 17 octobre dans la soirée, de l’acquittement de l’ancien directeur général du Bureau central de coordination (BCECO), Théophile Matondo. Il avait été condamné à dix ans de prison ferme par la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe dans l’affaire liée au Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.
Le ministère public avait reconnu, lors de la dernière audience tenue à la Cour de cassation, l’innocence de Théophile Matondo, qui était déjà détenu à la prison centrale de Makala. Les juges, qui avaient pris l’affaire en délibéré, avaient promis de rendre le verdict dans le délai légal. Mais, il a fallu attendre plus de six mois pour voir cette cour rendre sa sentence.

Le tombeau est vide
Avec cet arrêt de la Cour de cassation, c’est tout l’édifice politique construit autour du dossier Bukanga-Lonzo qui s’écroule comme un château des cartes. Le verdict de la Cour de cassation, qui lave blanc comme neige Théophile Matondo, prouve que le procès Bukanga-Lonzo n’a été, pendant tout ce temps, qu’un vieux tissu de mensonges pour affaiblir un homme : Matata Ponyo Mapon.
Que reste-t-il encore du procès Bukanga-Lonzo ? En tout cas, plus rien. Autrement dit, le tombeau est vide. Pas la peine de chercher une quelconque trace de détournement, parce qu’il n’y en a pas. Avec Théophile Ma-tondo, la Cour de cassation a été dans l’incapacité d’étaler les preuves incriminant l’ancien DG du BCECO. Il en sera de même pour le cas Matata lorsqu’il aura certainement reçu un hypothétique avis en inconstitutionnalité qu’elle attend de la Cour constitutionnelle.