Le Grand Equateur acquis, Fatshi met le cap sur Bunia

Félix Tshisekedi, candidat n°20 à la présidentielle du 20 décembre, vient de boucler avec assurance sa campagne électorale dans le Grand Equateur. Partout où il est passé, le candidat n°20 a récolté un franc succès, fort de ses généraux, dont Jean-Pierre Bemba, Jean-Pierre Lihau, Guy Loando et bien d’autres, déployés bien avant sur le terrain pour baliser la voie. Le Grand Equateur s’est donc aligné derrière Fatshi. Dans la ville de Bumba, dernière étape de sa tournée de campagne, Tshisekedi a communié avec un peuple prêt à lui accorder le deuxième mandat à la présidentielle. Le Grand Equateur conquis, Félix Tshisekedi a mis le cap sur Bunia, dans la province de l’Ituri, qu’il a atteint mardi dans la soirée.

Le président-candidat à la présidentielle du 20 décembre 2023, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, vient de boucler l’étape de sa campagne électorale dans les grandes villes du Grand Equateur. Une belle récolté au terme de cette tournée qui le rassure, alors qu’il s’est, depuis le 19 novembre 2023, jour de lancement de la campagne, mis à la conquête d’un second mandat présidentiel.

En effet, Félix Tshisekedi y croit. Depuis le Kongo Central, première étape de sa campagne, en passant par le Maniema pour finalement entamer l’étape du Grand Equateur, Félix Tshisekedi a mesuré le degré de sa popularité.

Si le second mandat lui est déjà acquis, clament ses partisans, il devra néanmoins les 43 millions d’électeurs recensés par la CENI. Il a jusqu’au 18 décembre 2023, dernier jour de campagne pour aller à leur rencontre.

Le Grand Equateur est acquis

Pour l’étape du Grand Equateur, Félix Tshisekedi repart avec une belle moisson. C’est le moins que l’on puisse dire. Le candidat numéro 20 a fait un carton plein partout où il est passé, jusqu’à Bumba, la dernière ville qui l’a accueilli dans le Grand Equateur.

«Nous n’avons pas dit que tout était bon pendant son premier quinquennat, mais nous avons trouvé en lui, la volonté de mieux faire au regard de ses différentes réalisations qui ont impacté la vie des Congolais dans un temps record. Voilà pourquoi les Congolais soutiennent ‘Fatshi béton’ pour l’unité de nos peuples, la paix et le développement de notre pays », a fait part à Econews un membre de son équipe de campagne.

Lundi déjà, Félix Tshisekedi était à Lisala sur les terres de feu le président Mobutu. «Je suis venu dans le cadre de ma campagne électorale solliciter votre suffrage pour mon deuxième mandat qui va commencer après le 20 décembre», a-t-il lancé d’emblée au peuple de Lisala qui s’est mobilisé pour l’accueillir.

Lors du meeting qu’il a tenu dans la ville, le candidat n°20 est revenu sur les grands axes de son programme, insistant sur le PDL-145 T, cet ambitieux programme qui devait, selon lui, «permettre le développement des entités et résoudre tant soit peu les souffrances de la population ».

Il a, par ailleurs, demandé aux jeunes de « se mettre au travail pour ne pas s’attendre à des cadeaux, mais de privilégier la valeur de la forêt qui fait la fierté de RDC à travers l’agriculture».

Face à une marée humaine qui s’est déplacée pour la circonstance, Félix Tshisekedi a sollicité leurs suffrages : «Je suis content de vous voir venir m’accueillir et je vous promets de revenir si vous m’accordez la chance de poursuivre les travaux que nous avons commencé ».

A Boende, Tshisekedi a tout aussi jaugé, lundi 27 novembre, son degré de popularité, se présentant en nationaliste et le protecteur du peuple congolais pour défendre l’intégrité territoriale contre les ennemis du Congo.

« Je vous dis ceci : je suis votre protecteur. Si vous m’aidez à obtenir un deuxième mandat, aucun mal ne pourra vous atteindre. Nous allons affaiblir notre ennemi, tout comme nous le faisons déjà à travers notre armée qui monte en puissance et gagne du terrain dans l’Est du pays. Ce travail va se poursuivre », a-t-il déclaré, devant une foule euphorique.

Comme partout où il passe, la candidat n°20 a, une fois encore, interpellé les jeunes : « J’encourage les jeunes, hommes et femmes, à ne pas avoir peur de défendre notre pays. Si vous souhaitez vous engager dans l’armée, sachez que nous prenons bien soin de nos soldats. Nous avons augmenté leurs salaires, et nous continuerons à le faire. Nous disposons aujourd’hui d’une loi de programmation militaire qui nous permet d’améliorer les conditions de vie de nos militaires. Nous avons besoin de vous, jeunes, hommes et femmes, pour rejoindre massivement l’armée et la police ».

Protecteur du peuple congolais et de ses richesses, Félix Tshisekedi promet de l’assumer jusqu’au bout : «Pendant notre mandat, nous avons empêché nos ennemis de piller nos richesses, car ils cherchent à en profiter à leur guise. Maintenant, ils tentent d’installer leurs candidats au pouvoir. Comment les reconnaître ? Lorsqu’ils se présenteront devant vous, posez-leur la question de savoir qui est l’agresseur qui tue nos frères de l’Est du pays ? Vous constaterez par vous-même que ces candidats seront incapables de citer le nom de l’agresseur de notre pays. Son nom est Kagame. Ces candidats ne peuvent pas le mentionner parce qu’ils sont ses marionnettes. Kagame les soutient pour qu’ils continuent à maltraiter les Congolais ».

Aussi, a-t-il lancé un appel à la vigilance au peuple de Boende et du Grand Equateur à ne pas voter pour les candidats qui sont de mèche avec ceux qui «déstabilisent» la RDC.

Pleinement en campagne

Alors que ces prétendants au trône de la Cité de l’Union Africaine restent parcellaires pour la plupart, le candidat n°20 a sillonné en un trait plusieurs espaces du pays, constate l’ACP. On l’a vu au four et au moulin, dans les villes et territoires du Kongo Central ; dans le Maniema, question d’équilibre, et dans le Grand Equateur, comme pour honorer la mémoire de feu Maréchal Mobutu, avant d’aller à la rencontre de ses compatriotes meurtris de la province de l’Ituri.

Tout ce va-et-vient, sans compter Kinshasa la capitale dont le poids électoral,  n’est pas à minimiser, rappelle l’ACP.

Espace convoité, l’Ouest de la RDC a toujours marqué l’histoire de la nation. Qui ne se rappelle pas du poids de l’ancienne province de Léopoldville (actuelle Kinshasa) dans les joutes politiques qui ont jalonné l’histoire turbulente du pays?

L’Ouest pèse 17.081.636 électeurs. Voilà qui fait que comme une princesse charmante l’Ouest du pays attire et attirera toujours la convoitise des hommes politiques avertis.

Une simple lecture des statistiques des électeurs par province publiées en mai dernier par la CENI le démontre : 1.064.333 pour l’Equateur; 2.148.989 pour le Kongo Central; 5.062.991 pour Kinshasa; 1.226.768 pour le Kwango; 2.511.438 pour le Kwilu;  983.920 pour Mai-Ndombe; 785.999 pour le Nord-Ubangi; 1.441.319 pour le Sud-Ubangi; 834.028 pour la Tshuapa et enfin 1.021.851 pour la Mongala.

Avec ses  17.081.636 électeurs, l’ACP reconnait une bonne raison du candidat n°20 d’avoir entamé sa campagne par le Kongo Central, dans la partie Est.

Et le président candidat semble être de ceux qui ont compris. Pendant qu’il avait pris son bâton de pèlerin pour sillonner le Kongo Central avant de s’attaquer à Mbandaka, via Gemena, Zongo et Gbadolite, Vital Kamhere s’était chargé de l’espace Bandundu (Kenge), loin de son fief naturel du Kivu.

Dans le plan de Félix Tshisekedi, l’espace Kasaï, son fief naturel, lui est déjà acquis – sur papier bien sûr. Son prochain déplacement pour l’espace Kasaï devait donc l’aider à consolider cette emprise.

Dans le Grand Katanga, son plus grand lieutenant, le Premier ministre Sama Lukonde Kyenge, a fait un grand travail de terrain qui lui ouvre un grand boulevard.

Pour le moment, rien n’est encore  joué. La grande bataille des urnes est prévue le 20 décembre prochain. Avec une élection présidentielle à un seul tour, Félix Tshisekedi ratisse large, se servant de sa dynamique équipe de campagne, pour convaincre les 43 millions des Congolais qui se sont enrôlés à lui renouveler sa confiance.

Econews