Le Nouvel Elan en immersion dans le Congo profond : carton plein pour Adolphe Muzito à Kikwit

C’est loin des bruits, parfois assourdissants, dans le Grand Bandundu, la terre qui l’a vu naître, qu’Adolphe Muzito, leader du Nouvel Elan, parti de l’opposition, tisse calmement sa toile, dans la perspective de prochaines échéances. S’il ne s’est pas clairement prononcé sur ses ambitions politiques, Adolphe Muzito a néanmoins tendu la main à la classe politique pour des alliances autour d’un programme de gouvernance. Il déteste des alliances autour des individus, se souvenant, sans doute, du fiasco de l’accord de Genève qui n’avait pas atteint les résultats escomptés. Avec son parti politique, Adolphe Muzito se dit porteur d’une offre politique basée sur les programmes. Depuis le Grand Bandundu où il est en immersion avant de se lancer dans une grande tournée à travers les provinces, Muzito récolte du succès partout où il passe. A Kikwit, son fief électoral, le hall du Grand Hôtel de Kikwit a refusé du monde. Tous voulaient entendre celui qu’on appelle affectueusement « Mfumu-mpa» ou le « visionnaire ».
C’est à pas feutrés que le Nouvel Elan d’Adolphe Muzito s’affirme comme une force politique qui aura son mot à dire aux prochaines échéances électorales de décembre 2023. Profitant des opérations d’enrôlement où il est allé remplir son devoir civique dans son fief de Kikwit, dans la province du Kwilu, Adolphe Muzito s’est donné le temps d’une immersion au contact des réalités du Congo profond.
Devant les milliers d’habitants de Kikwit, toutes tendances confondues, réunis jeudi dans le hall du Grand Hôtel de la ville, qui a finalement refusé du monde, le leader du Nouvel Elan a, dans le cadre de son université populaire, expliqué les grands enjeux qui s’offrent à la République Démocratique du Congo, rappelant la quintessence et la pertinence de l’existence de son offre politique qui, selon lui, est conçu autour d’un programme et non des individus. Il s’agit, pense-t-il, de se doter d’une boussole permettant aux futurs dirigeants de respecter le contrat social avec le peuple, tout en renforçant les moyens du contrôle citoyen.
A cet effet, Adolphe Muzito s’est longuement étendu sur la première thématique de l’offre politique de son parti politique qui met l’accent sur la titrisation des terres des communautés locales comme piste de solution aux conflits terriens qui opposent les communautés du Grand Bandundu. Il s’agit, croit-il, d’éclaircir les rapports entre les communautés, entre les communautés et l’Etat ainsi qu’entre communautés et investisseurs.
Pourquoi insiste-t-il sur la titrisation des terres ? Adolphe Muzito justifie sa recette au regard de l’histoire récente de la République Démocratique du Congo.
Revenant sur les contrats chinois, Adolphe Muzito a fait part de la légèreté qui a entouré les négociations de ces contrats, bâtis essentiellement, note-t-il, sur des «promesses fallacieuse et non budgétisées». Par conséquent, conclut-il, plusieurs projets prévus dans ce cadre sont restés des «mirages».
Adolphe Muzito n’a pas non plus manqué de titiller la classe politique qui tend encore à commettre la grave erreur de 2018 en s’alliant non pas autour d’un programme commun mais juste des individus aux idéologies fondamentalement opposées.
A la population de Kikwit en particulier, et de la RDC, en général, le leader de Nouvel Elan invite à «ne plus donner un chèque en blanc aux politiciens», mais plutôt à« s’informer en toute connaissance de cause pour revendiquer ses droits en vue de la bonne marche de la société».
La ville de Kikwit est totalement acquise à Muzito. Le leader de Nouvel Elan l’a encore démontré jeudi pendant le grand rassemblement du Grand Hôtel de Kikwit.

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