Les craintes de Delly Sesanga : «Les initiatives de paix se multiplient, sans articulations entre elles…»

Devant la délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies qu’il a rencontrée, samedi à Kinshasa, le leader du parti politique ENVOL, Delly Sesanga, n’a pas eu sa langue dans la poche dans son approche sur la sortie de crise qui fragilise la partie Est de la RDC. L’élu de Luiza n’a pas non plus dissimulé sa crainte face au pouvoir en place à Kinshasa qui semble, selon lui, faire suffisamment preuve de son incapacité à mettre en place une stratégie cohérente de sortie de crise.
Dans sa déclaration, Delly Sesanga, qui ne cache plus ses ambitions à la présidentielle de décembre 2023, pointe du doigt le Chef de l’Etat, comme principal responsable de la résurgence des tensions dans la partie Est de la RDC, à la suite, pense-t-il, d’un «chaos diplomatique et sécuritaire par une suite des décisions inconséquentes dans la région des Grands Lacs». Le leader d’ENVOL est d’avis que « cette stratégie a favorisé l’escalade dans la région sur fond de rivalités entre pays voisins et de surenchère politico-économique ».
Alors que la communauté internationale, particulièrement les Nations Unies, se mobilise pour ramener la paix dans l’Est de la RDC, Delly Sesanga craint que cet objectif ne soit jamais atteint, selon le principe « qui trop embrasse mal étreint ».
Il note, à ce sujet, que « les initiatives de paix se multiplient, sans articulations entre elles, et finissent par se superposer dans la région au plan politique, diplomatique et militaire ». Et d’en déduire : « Il y a autant de tentatives qu’il y a d’échecs. La confusion est totale. La conséquence en est sur la militarisation de la zone, au demeurant abandonnée par l’administration d’État et la justice ». Dans ces conditions, l’élu de Luiza préconise la réévaluation de l’accord-cadre d’Addis-Abeba pour parvenir à un cadre plus cohérent
Ainsi, concernant «la superposition des initiatives», il y a lieu, préconise-t-il, «de fusionner toutes les initiatives en cours en une seule en renforçant, par le leadership de l’Union africaine, la médiation angolaise conduite par le Président Laurenço pour restaurer la confiance et assurer le dialogue dans la région ».
Dans sa déclaration devant la délégation du Conseil de sécurité des Nationq Unies, Delly Sesanga n’a pas manqué de fustiger le processus électoral qui va, prédit-il, vers un blocage inévitable.
« Le processus est gravement compromis à volonté », a-t-il déclaré. Pour relancer la machine électorale, il préconise trois options : «procéder à la recomposition de la CENI,  procéder à la recomposition de la Cour constitutionnelle et procéder à la révision de la loi électorale ».
Intégralité de sa déclaration.
Econews
Communiqué de presse de Delly Sesanga, candidat à la présidentielle de 2023

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