De tout temps, l’humanité a vu des dictatures plus ou moins déclarées soumettre des peuples entiers à une sujétion implacable. Au XXème siècle, Mussolini en Italie, Adolf Hitler en Allemagne, Staline en URSS ou Pol Pot au Cambodge ont laissé des traces indélébiles dans l’histoire, dont l’ampleur se mesure au nombre des massacres ou des exterminations planifiées des groupes ciblés de leurs populations.
Une terreur d’Etat faisant peser une chape de plomb sur des peuples résignés,…
…contraints de subir de longs règnes de leurs dictateurs enivrés par le doux vin du pouvoir absolu… Jusqu’au jour inéluctable d’une délivrance revancharde qui, à son tour, fait couler des rivières de sang.
Pourtant, aucun ho-mme politique arrivé au pouvoir, même dans des conditions contestables, ne rêve de dictature. La tentation d’un pouvoir sans partage lui vient progressivement, instillé insidieusement par les cercles concentriques autour de sa personne. Ceux-ci s’illustrent par un culte de la personnalité marqué par une basse flatterie; de lourdes condamnations de la moindre voix dissonante prononcées par une justice de courtisans; enfin, par la déification du dictateur invité à rester éternellement au pouvoir pour le bien de son peuple.
Et tant pis si, au fil des ans, il fait passer le destin de son peuple de Charybde en Sylla. Rendu sourd et aveuglé par les chants sur le thème de la pensée unique entonnés par ses thuriféraires repus et bedonnants, il se prend pour Dieu le Père.
Si les peuples, fatalistes, finissent par s’accoutumer aux brimades, à une disette savamment programmée ou une terreur déguisée en «cohésion nationale» forcée, ils sont en revanche profondément sensibles aux actes d’une justice faite pour punir toute velléité d’émancipation morale, pendant qu’elle blanchit et porte aux nues les auteurs de crimes de sang ou des chapardeurs impénitents de deniers publics.
Entre un esprit révulsé par une gouvernance hasardeuse – et qui ose le dire à haute et intelligible voix – et l’auteur d’un appel au meurtre aux conséquences incalculables – une justice aux ordres aura vite fait d’opérer le choix qui sied aux bonnes grâces du prince.
Mais les peuples opprimés savent attendre leur heure; un retour de la manivelle selon les lois immuables de la justice rémanente.
Econews