Les enjeux politiques du Parlement : tripartite de Lubumbashi entre Tshisekedi, Mboso et Sama

En séjour à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a tenu samedi une tripartite à laquelle il a associé le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, et le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge. Seule absence autour de la table, le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo. Pris en tenaille par une Assemblée nationale qui réclame sa tête, Mboso a cherché le soutien du Président de la République pour l’aider à mieux négocier les dossiers chauds de cette session ordinaire, principalement l’entérinement des membres de la CENI (Commission électorale nationale indépendante).

Quoi qu’essentiellement budgétaire, la politique s’est invitée à la session parlementaire de septembre. A l’Assemblée nationale, les tensions sont déjà visibles autour du difficile entérinement de nouveaux animateurs de la CENI (Commission électorale nationale indépendante). A la chambre basse du Parlement, son président, Christophe Mboso, n’est pas parvenu à ramener le calme dans les rangs. C’est le blocage.

Pour le président de l’Assemblée nationale, il était temps de se tourner vers le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, pour une sortie de crise. Ainsi, Christophe Mboso a fait le week-end le déplacement de Lubumbashi (Haut-Katanga) à la rencontre du Président de la République.                         Au cours de l’audience lui accordée samedi par le Chef de l’Etat, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a été associé aux discussions. Que se sont-ils dits ?

Côté cour, la cellule de communication de la Présidence rapporte sans trop de précision que le Président Felix Tshisekedi s’est entretenu, le samedi 18 septembre 2021, dans la soirée à Lubumbashi, avec le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’Kodia.

Se confiant à la presse présidentielle, le président Mboso a dit être venu faire le rapport au Chef de l’Etat sur le fonctionnement de l’institution, Assemblée nationale. Il en a profité pour soumettre au du Président de la République un certain nombre de préoccupations concernant la chambre basse du parlement. Lesquelles ? Difficile à dire.

Mais, de l’avis de Mboso, ces préoccupations se basent sur les matières relatives aux congés des honorables députés et également sur les contacts à prendre avec les parlements d’autres pays qui ont des problèmes, étant donné, note-t-il, que Félix Tshisekedi assume la présidence tournante de l’Union africaine.

«Le Parlement doit nécessairement accompagner le Chef de l’Etat dans l’exercice de son programme comme Président en exercice de l’Unité Africaine », a souligné Christophe, se félicitant de l’attention du Président de la République au bon fonctionnement de la chambre basse du Parlement.

Les non-dits

Mais, côté jardin, les câbles d’Econews rapportent que Christophe Mboso est allé solliciter l’implication du Président de la République pour décanter la situation de blocage qui prévaut sur les grands dossiers politiques inscrits à l’ordre du jour de la session de septembre de l’Assemblée nationale. Et l’entérinement de nouveaux animateurs de la CENI en est un.

En ballottage défavorable à la chambre basse du Parlement où une partie de députés nationaux réclame sa tête, Mboso espère un ultime sauvetage du Président de la République, par ailleurs autorité morale de la majorité parlementaire.

Depuis Lubumbashi, la tripartite a tracé la voie à suivre pour vider tous les dossiers politiques en suspens au sein de l’Assemblée nationale.

Econews