L’État de droit au rabais !

Un État de droit rime avec une justice, sans épithète. Laquelle n’a pas de qualificatif. Et un pays qui se recherche pour l’instauration d’un État de droit ne doit pas administrer la justice sur la tête du client et ne doit pas non plus user de la justice sélective.

L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui s’est battue durant pratiquement quatre décennies pour voir la Nation congolaise bâtie sur un Etat de droit renie son combat, une fois au pouvoir. L’instauration d’un Etat de droit en République Démocratique du Congo (RDC) relève aujourd’hui d’une utopie.

Plusieurs cas peuvent être énumérés pour voir comment l’indépendance du pouvoir judiciaire est mis à mal par l’exécutif et la Présidence de la République qui s’est toujours considérée comme une institution. Alors que c’est le Président de la République qui est une institution.

Le dernier cas en date connu, c’est ce qu’on peut appeler aujourd’hui ‘‘le feuilleton Matata’’, allusion faite à l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo qui a des démêlées avec la ‘‘justice’’ congolaise dans le dossier dit ‘‘Bukanga Lonzo’’. Curieusement, il n’a jamais été ni inculpé ni condamné. Mais il est interdit de sortir du pays, voire de Kinshasa pour assister aux obsèques de sa sœur à Lubumbashi. Alors que la Cour constitutionnelle, la dernière instance judiciaire du pays, avec ses arrêts sans appel, s’est déclarée incompétente pour juger l’ex-Premier ministre.

Pourquoi alors cet acharnement jusqu’à lui priver sa liberté de mouvement ? Pourquoi cherche-t-on, coûte que coûte, à lui mener la vie dure ? Où est l’Etat de droit tant prôné par le pouvoir? L’arbitraire continue à avoir droit de cité dans la justice.

Bien des cas peuvent également être répertoriés. Comme ceux relatifs aux relaxations fantaisistes des condamnés pour détournements de deniers publics. Sans avoir remboursé un centime de fonds volés au Trésor public, ils ont été remis en liberté. Ils sont nombreux ces détourneurs multimillionnaires soignés aux petits oignons. Une fois à l’air libre, la rede-vabilité est au rendez-vous au titre de remerciement.

A cette allure, on craint que l’Etat de droit tant vanté ne soit qu’un vœu pieux en République Démocratique du Congo. En tout cas, ce n’est pas l’Union sacrée de la Nation et, surtout pas, l’UDPS qui chercheront à l’instaurer. Dommage!

Econews