Loi sur la « congolité », Lignes rouges : Katumbi gagne la première bataille

– Prochain round : composition du bureau de la CENI

Leader d’Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, peut se consoler. Dans un premier temps certainement. A l’Assemblée nationale, la proposition de loi, dite loi sur la «congolité», qui cherche à verrouiller la fonction présidentielle aux seuls Congolais nés de père et de mère, n’a pas été inscrite à l’ordre du jour de la session ordinaire de septembre. Ainsi en décidé la conférence des présidents réunie autour de Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, président de la chambre basse du Parlement.

Pour Katumbi, c’est une première bataille qui est gagné, après la ligne rouge qu’il a tracée, menaçant de reconsidérer sa position au sein de l’Union sacrée de la nation si jamais l’Assemblée nationale se décidait d’examiner la proposition de loi de l’honorable Nsingi Pululu, porteur de la loi Tshiani à l’Hémicycle. Après ce premier round à son avantage, il ne reste plus qu’au leader d’Ensemble pour la République de trouver sa part dans la composition du prochain bureau de la CENI (Commission électorale nationale indépendante).

C’est sa deuxième ligne rouge. Le plus important est qu’au sein de l’USN, les lignes bougent – dans le bon sens. Sans doute, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, s’est-il résolu à ne pas multiplier des frustrations au sein de sa majorité parlementaire.

Le président d’Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, vient de gagner sa première victoire. La ligne rouge portant sur l’inscription à l’ordre du jour de la loi sur la «congolité», dite « Loi Tshiani », n’a pas eu lieu. Le chairman Katumbi avait fait de l’inscription de ce point à l’ordre du jour comme une cause de rupture de contrat qui le lie à l’Union sacrée de la nation (USN).

Comme si un mot d’ordre était donné, les présidents des groupes parlementaires à l’Assemblée nationale ont décidé de ne pas inscrire ce point à l’ordre du jour. Le fait de ne l’avoir pas inscrit à l’ordre du jour est une victoire de Moïse Katumbi qui a tracé une ligne rouge à ne pas franchir. Et il a reçu gain de cause.

Cette victoire est aussi le fait du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Le chef de l’Etat a sans doute voulu d’un apaisement. Ce qui constitue un signal fort que le Président Tshisekedi tient à la stabilité de la coalition USN. Une manière d’inviter Moïse Katumbi à plus de réalisme dans le cadre de la coalition gouvernementale.

Le camp présidentiel a donné la garantie qu’il tient à Moïse Katumbi. Il faut également noter que c’est une réponse claire à la menace du président d’Ensemble pour la République. Quelle sera la contrepartie politique de cette concession ? Difficile à répondre à la place des concernés, à savoir le Président Tshisekedi et Moïse Katumbi.

Le bon sens

Dans cette affaire de la loi sur la «congolité», c’est le bon sens élémentaire qui a pris le dessus sur le populisme ambiant.

Dans un pays aussi diversifié qu’est la République Démocratique du Congo, une vraie mosaïque, c’est faire preuve de manque de maturité politique en se mettant chantre de la «congolité».

Ainsi, tenter aujourd’hui d’écarter une catégorie importante de Congolais de leur droit à la citoyenneté revient à provoquer des divisions inutiles. D’ailleurs en plein 21ème siècle, c’est faire un bond en arrière inacceptable.

Cette distraction qui n’a pas eu d’écho au sein de l’Assemblée nationale devra être classée dans la poubelle de la République. A ce titre, le bureau d’études de l’Assemblée nationale devra veiller sur la constitutionnalité de cette loi.

En campant sur sa position, Moïse Katumbi a sauvé la nation. Son intransigeance a fini par payer. Il a apporté la preuve que des causes justes n’ont ni couleur ni odeur. Elles sont simplement justes. Sa détermination à défendre cette cause, tout aussi juste, est un enseignement pour tous les pêcheurs en eaux troubles pour qui la quiétude de la nation n’a aucun sens.

Le souhait de la majorité des Congolais est de voir les ténors de l’Union sacrée de la nation regarder dans la même direction pour des nouveaux espoirs de paix et de développement à la République.

Econews