Une tache d’huile !

Il fallait s’y attendre ! Le pouvoir est tombé dans le piège de l’opposition. La marche pacifique de Lamuka, conduite par le candidat malheureux à la présidentielle 2018, Martin Fayulu, président de l’Engagement citoyen pour le développement (ECIDE), et l’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito, de Nouvel Elan, s’est déroulée dans la bastonnade et un bain de sang. Le pouvoir n’a pas su se maîtriser. ‘‘Sa’’ police s’est illustrée par la violence pour le refus des organisateurs de reporter leur marche, prévue le mercredi 15 septembre, ce vendredi 17. 

Les partisans de la plate-forme politique Lamuka et les journalistes venus couvrir la manifestation, pourtant pacifique, ont été brutalisés et molestés. Et les réactions ont fusé de partout, aussi bien au pays qu’à l’étranger. Si le pouvoir s’est muré dans un silence coupable, sans piper mot, seul le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a pu saisir le chef de la Police, Dieudonné Ha-muli, sur la bavure policière, spécialement sur les journalistes. Surtout, parce que le correspondant de Radio France International (RFI), Patient Ligodi, en a fait les frais.

Son interpellation brutale et déshumanisante a amené le ministre congolais à condamner les agissements anti-démocratiques de la police congolaise. En fait pour rire car il ne pouvait être que solidaire d’avec tous les autres membres du Gouvernement qui riaient, sûrement, sous cape.

RFI et les autres correspondants de la presse étrangère en République démocratique du Congo (RDC) n’ont pas manqué de fustiger ce comportement anti-démocratique qu’ils condamnent. Ils demandent même au Gouvernement d’identifier les policiers barbares pour les sanctionner, conformément à la loi.

En tout cas, cette bavure policière fait tache d’huile pour la liberté de presse et de manifester pacifiquement dans le chef du Gouvernement. Liberté reconnue dans la Constitution. L’État de droit et la garantie des libertés individuelles et collectives prônés par le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, ne seraient-ils que des intentions pour la consommation extérieure ? A tout prendre, le pouvoir s’est fait piéger par le tandem Fayulu-Muzito qui savait que la police à la solde des gouvernants n’allait pas hésité de faire l’usage de la force et de la violence pour réprimer les manifestants. Ce qui décrédibilise le régime Tshisekedi.

Econews