Lutte contre la corruption : l’APLC organise une traque pour fausses déclarations à la DGI

L’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC) est actuellement sur le terrain, appuyée des experts en fiscalité, pour traquer des fraudeurs qui font des fausses déclarations et font manquer au Trésor public des droits. Dans cette lancée, la mission consiste à déceler le nombre d’expatriés non déclarés par certaines sociétés exerçant en République démocratique du Congo. Depuis le lundi 1er avril 2024, des équipes de l’APLC ont été déployées et plusieurs interpellations sont annoncées en cas de résistance.

L’Agence de prévention et de lutte contre la corruption se réveille. Elle est en train de mener des investigations massives contre plusieurs sociétés qui doivent énormément de fonds au Trésor public congolais.

«Lesdites sociétés sont actuellement sous le contrôle des experts l’APLC qui a fait appel, pour aider ses agents à bien mener ces investigations, aux services experts indépendants, compte tenu de la complexité des enquêtes et des informations qui font état d’une fraude massive », apprend-on de sources crédibles.

Des sources internes à la Direction Générale des impôts (DGI) dénoncent en même temps la participation de certains agents véreux de la DGI ayant collaboré avec ces sociétés et qui sont également sous le coup des investigations de l’APLC.

La fraude dénoncée consiste à «une fausse déclaration auprès de la DGI des nombres exacts d’employés expatriés au sein des sociétés en question qui, en principe, viennent pour travailler pour leurs comptes».

«Ces expatriés, on peut le deviner, ne sont là que pour gonfler uniquement le nombre d’employés et favoriser la fuite des devises hors du pays. C’est ainsi que l’APLC a initié un contrôle avec un but bien déterminé d’identifier ses expatriés, de connaître et de savoir exactement quels postes ils occupent au sein des sociétés en question, combien sont déclarés au ministère du travail et à la DGI et combien paie l’impôt à l’Etat congolais », confie notre source.

Et d’ajouter: «Dans toutes ces sociétés, certaines ont fait venir en RDC près de 1000, 400 ou 500 expatriés qui tous ne sont malheureusement pas déclarés à la DGI».

Ce qui apparaît aux yeux des services compétents de contrôle comme «une fraude organisée en connivence avec les agents des impôts occasionnant des manques à gagner considérables au niveau du Trésor public que l’on peut facilement estimer à plus au moins 10 milliards de dollars américains l’an».

Dès l’entame des enquêtes, les sociétés ciblées ont refusé l’accès aux experts de l’APLC dans leurs locaux et en même temps ont décidé d’utiliser des méthodes d’intimidation vis-à-vis des experts de l’APLC par personnes interposées.

«Ainsi un ordre vient d’être donné d’interpeller et au besoin mettre aux arrêts certains des dirigeants de ces sociétés qui refusent de collaborer avec l’APLC. D’autres sociétés déclarent que l’APLC n’a pas qualité, ce qui est considéré comme une insulte à la mission de l’APLC qui elle répond directement de la présidence de la République», révèle-t-on.

Avec launefm.cd