Lutte contre les ports illégaux : ACAJ préconise la création d’une autorité de régulation

A l’instar de l’Autorité de l’aviation civile du Congo (AAC) et de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), une ONG de défense des droits de l’homme, propose la création d’une autorité de régulation dans la lutte que se propose de mener le Gouvernement pour démanteler les ports illégaux qui prolifèrent dans les voies fluviales et maritimes de la République Démocratique du Congo.

Alors que le Gouvernement se propose de lancer une lutte acharnée contre les ports illégaux qui pullulent dans les voies fluviales et maritimes de la République Démocratique du Congo, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) pense que le moment est venu de créer une autorité de régulation pour mettre fin à l’anarchie qui s’est installée dans ce secteur.

Dans un communiqué daté du 23 septembre 2021, l’ACAJ salue les décisions prises par le Conseil des ministres, lors de la 20ème réunion, tenue le 17 septembre 2021, relatives à la restauration de l’autorité de l’Etat dans le secteur maritime par la fermeture des ports privés illégaux exerçant leurs activités dans le bief maritime du fleuve Congo au préjudice de la Société commerciale  des transports et des ports (SCTP). Elle encourage, à cet effet, « la ferme détermination du Président de la République quant à l’assainissement de ce secteur crucial caractérisé depuis plusieurs années par une incurie tolérée et préjudiciable pour l’économie nationale ».

Dans son communiqué, l’ACAJ relève que «la concurrence déloyale ayant motivé la mesure gouvernementale est malheureusement la résultante de plusieurs facteurs qui entravent  la performance et la compétitivité des  ports maritimes  publics de Boma, Matadi et Banana. Il s’agit principalement, note-t-elle, des infrastructures et équipements de manutention, hérités pour la plupart de la colonisation, devenus obsolètes et peu enclins à répondre aux exigences modernes d’une exploitation portuaire. 

Dans cette barbarie, l’ACAJ dit avoir identifié les ports maritimes privés suivants : «MGT, SOCOPE, KONGO DIAWU, MBATSHI MBA-TSHIA, PETROLEUM, COBIL, KUNTWALA, MAMBIMBI (SOCIMEX) et BAKUYANGA ». 

Elle est d’avis que «tous ces facteurs combinés à l’instabilité de la calaison sur le bief maritime du fleuve Congo entraînent des retards d’accostage et une mauvaise qualité des services à la clientèle. In fine, cette absence de compétitivité des ports publics concédés à la SCTP,  ainsi que leur mauvaise gestion expliquent la désertion dont ils sont victimes de la part des armateurs au profit des ports privés plus compétitifs dans le traitement de diverses cargaisons ». 

A l’instar de l’AAC (Autorité de l’aviation civile du Congo) pour le secteur aérien et de l’ARPTC (Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC) pour le secteur des postes et télécommunications, l’ACAJ note que le moment est venu de réguler également le secteur des transports par la création d’une autorité de régulation.

« Au demeurant et pour régler durablement cette problématique de la coexistence  entre les ports maritimes privés et publics, du reste inéluctable dans un environnement caractérisé par la libre entreprise, l’ACAJ appelle vivement le Gouvernement, d’une part, à nommer à la tête de la SCTP un leadership compétent et transformationnel et, d’autre part, à mettre urgemment en place une Autorité nationale  de régulation de l’activité maritime et portuaire en RD Congo ce, à l’instar de l’Autorité de l’aviation civile (AAC), pour le secteur aérien et, de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC) pour le secteur des postes et télécommunications dont les dividendes sont unanimement reconnus », préconise-t-elle.

« De la sorte, pense-t-elle, le Gouvernement aura l’avantage de régler toutes les préoccupations en rapport avec la concurrence déloyale dont les ports maritimes publics sont victimes de la part des ports maritimes privés. Pour ce faire, et en tenant compte de leur vocation commerciale, on pourrait recourir à la spécialisation des ports existants dans le traitement de diverses cargaisons ».

Pour rappel, sur instruction du Conseil des ministres, une commission spéciale a été mise en place sous la direction du ministre des Transports, Voies de communication et de Désenclavement, Chérubin Okende. Après une série de réunions, la commission a formulé une série de recommandations qu’elle se propose de soumettre à la sanction du Gouvernement. A l’extrême, le Gouvernement envisage la fermeture pure et simple de ces ports illégaux en rétablissant l’Etat congolais dans ses droits.

Francis M.