Interdit de sortie de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, pour des raisons plus politiques que judiciaires, l’ancien Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, est finalement arrivé aux Etats-Unis, à l’invitation, confirme son entourage, du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. Ce n’est pas une victoire. Loin de là, rappellent ses proches. Candidat déclaré à la présidentielle de 2023, Matata Ponyo n’est pas sorti de tous les tourments qui lui seront infligés. Evidement, son voyage aux Etats-Unis est une victoire d’étape qui va peser dans le compteur. Sur place aux Etats-Unis, il prévoit de prendre contact aussi bien avec les milieux des Nations Unies que de l’administration Biden. Autrement, Matata pose dans le pays de l’Oncle San le premier pas d’un sérieux présidentiable.
Aussitôt sa candidature annoncée dans une prose alignant «J’ai un rêve », l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo s’est envolé pour les États-Unis, avec à la clé un agenda extrêmement chargé.
Mais comment donc cet homme, prisonnier libre dans son propre pays, a-t-il pu tout déjouer au point de sortir du pays par la grande porte ?
La réponse n’est pas à chercher bien loin. Des dirigeants de la planète savent qu’en lui, la République Démocratique du Congo aura un interlocuteur valable avec qui il sera possible de tenir un langage décodé par tout le monde lors des échanges. C’est le sens à donner à ce voyage au pays de l’Oncle Sam.
Les partenaires du pays de Patrice-Emery Lumumba ont finalement compris qu’il faut imposer dans ce pays ultra-stratégique les moyens de se doter finalement de dirigeants capables. Ces premiers pas rassurés de Matata Ponyo Mapon sont le signal du tapis rouge déroulé à un sérieux candidat à la prochaine présidentielle dans le pays de Laurent-Désiré Kabila.
La communauté internationale n’est pas amnésique. Elle sait qui est capable de faire quoi parmi les dirigeants de la planète. Le monde sait que l’homme à l’éternelle cravate rouge est un infatigable travailleur capable de réaliser des exploits dans un pays où la gouvernance peine à s’arrimer sur un processus de développement sûr. Matata est vu comme cet oiseau rare qui fait tant défaut.
Du coup, chercher par des méthodes rétrogrades à l’écarter de la gestion du pays en le diabolisant dans ce qu’il a de cher. Afin que personne ne se permettre d’y revenir, la communauté internationale a posé un geste fort en l’invitant aux Nations unies. Déjà le ton était donné lorsque le secrétaire général de l’ONU avait soumis le cas Matata au Conseil de sécurité. Ce qui aurait dû alerter les autorités congolaises.
Les enjeux du futur
Pourquoi donc les puissants de la planète comptent-ils sur la gouvernance de Matata Ponyo Mapon, tout comme sur le peuple congolais ? La raison est simple. Le pays sera au cœur des grands enjeux, notamment sur les changements climatiques et sur la sécurité. Plus besoin donc d’interlocuteurs improvisés.
Il faut, se dit-on dans les milieux internationaux, avoir en face des hommes et des femmes outillés dans la réalisation pérenne des projets et programmes de développement profitables à tous. Matata, qui avait refusé la coopération avec le FMI afin d’éviter l’endettement au pays, avait continué à recevoir le respect des institutions de Bretton Woods. Simplement parce que son leadership visionnaire est tourné vers plus d’efficacité. La communauté internationale en a besoin pour la RDC et pour le monde.
Une RDC réellement engagée sur la voie du développement est un gage de stabilité dans la région des grands lacs africains. Il n’y a pas d’autres enjeux !
Hugo Tamusa