Mines artisanales dans le Sud-Kivu : Pékin promet des sanctions contre les entreprises chinoises indexées

La Chine veut soigner son image dans ses actions en République Démocratique du Congo. Alors que des entreprises chinoises du secteur minier artisanal ont été mises en cause, principalement dans la province du Sud-Kivu, Pékin promet de les sanctionner en les ordonnant de cesser leurs activités en RDC.

Quoi qu’il en soit la Chine demeure l’un des grands partenaires de la RDC dans le grand chantier de la reconstruction. Ses investissements en infrastructures sont bien visibles et confondent ceux qui font l’amalgame avec des actes isolés de certains opérateurs chinois.

Avec la mise en œuvre de la Centrale de Busanga, dans la province du Lualaba, en soutien au projet minier de la Sicomines, la Chine devait encore accroitre ses investissements en infrastructures sur base du contrat mines contre infrastructures signé sous Joseph Kabila en 2008.

Le Gouvernement chinois va sanctionner les six entreprises minières à capitaux chinois impliquées dans l’illégalité des ressources naturelles dans la province du Sud-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Cette décision fait suite à l’enquête qui a été menée en Chine après la suspension des activités ces dernières.

Selon M. Wu Peng, le directeur général du Département chinois des Affaires africaines, la Chine soutient pleinement la décision de la suspension de ces sociétés chinoises et leur demande de quitter le territoire congolais le plus tôt possible.

«(…) Nous soutenons la RDC dans la répression des activités économiques illégales conformément à la loi. Après des enquêtes menées par la partie chinoise, les autorités compétentes des provinces du Zhejiang et du Jiangsu ont ordonné aux entreprises impliquées de respecter l’ordre du gouvernement local de la RDC et d’arrêter complètement les activités concernées et de quitter la province du Sud-Kivu dès que possible», a-t-il déclaré sur son compte twitter.

Et de conclure : « De plus, les sociétés concernées seront punies et sanctionnées par le gouvernement chinois. Les autorités compétentes du Fujian et d’autres provinces mènent des enquêtes et prendront des mesures. Nous n’autoriserons jamais les entreprises chinoises à aller en Afrique pour enfreindre les lois et réglementations locales ».

Le 20 août dernier, le gouvernement provincial du Sud-Kivu avait suspendu les activités de 6 entreprises chinoises et de trois coopératives congolaises partenaires. Il s’agit de BM Global Business Sarl, Congo Blueant Minéral (CBM) sarl et sa partenaire COMBI, Oriental ressources Congo Sarl ORC, Yellow Water Ressources, New Oriental Mineral (NCM) Sarl et son partenaire Coopérative Mungu ni Jibu, Group Cristal Service et coopérative Lutonde. Elles sont accusées d’exploiter illégalement les minerais depuis plusieurs années, notamment de l’or.

Sicomines, un projet sino-congolais porteur

Avec la prochaine mise en service de la centrale hydroélectrique de Busanga, dans la province du Lualaba, la Chine devait vraisemblablement accélérer ses investissements dans le domaine des infrastructures après de grands travaux effectués dans différents coins de la RDC.

La centrale hydroélectrique de Busanga financée par la Sicomines S.A, investie et construite par China Railway Group Limited, moyennant le modèle BOT (Build–Operate–Transfer), est un grand projet d’infrastructures en RDC, d’un investissement total de 656 millions Usd, avec une production énergétique écologique, d’une durée de concession d’exploitation de production d’électricité de plus au moins 30 ans, renouvelable.

Presque fin prêt, la centrale hydroélectrique de Busanga a une capacité installée de 240 mégawatts (MW) et comprend quatre turbines de 60 MW, la production d’électricité annuelle moyenne est de 1,32 milliards kWh, Il représente un dixième de l’électricité totale de la RDC. Il est un barrage-voûte à double courbure en béton compacté au rouleau avec une hauteur de 141,5 mètres, la capacité totale de son réservoir est de 1,298 milliards de mètres cubes. Le volume d’excavation de terrassement est de 1,86 million de m3 et le volume du béton est de 0,77 million.

En août 2016, le gouvernement congolais avait accordé la concession pour Busanga à une entreprise de partenariat appelée la Sino-congolaise hydroélectrique (Sicohydro SA). Ce projet énergétique s’inscrit dans le partenariat «mines contre infrastructures» de la Sicomines, que Busanga alimentera en priorité.

Depuis 2016, le concessionnaire du site de Busanga est la Sicohydro SA. L’entreprise MagEnergy, filiale de MagIndustries, avait obtenu un protocole d’accord pour l’étude de Busanga en 2006, et aurait trouvé un accord d’indemnisation avec le nouveau concessionnaire afin de renoncer à ses droits sur le site.

Selon la Société nationale d’électricité (SNEL), les actionnaires de Sicohydro SA sont :

  • La Sicomines, une joint-venture entre la Gécamines (32%) et le consortium d’entreprises chinoises (68%), dont l’actionnariat change légèrement de temps à autres mais qui est dominé par la Sinohydro et le China Railway Group.
  • La Gécamines
  • Congo Management SA (COMAN)
  • La SNEL (4%)

Econews avec Desknature