Muhindo Nzangi, un «warrior» déterminé à «remettre de l’ordre» dans le secteur de l’ESU

Au niveau du Gouvernement, l’exercice est devenu habituel. Par devoir de rédevabilité, différents membres du Gouvernement, conviés par le patron des médias, Patrick Muyaya, défilent devant la presse pour un état des lieux de leur secteur respectif. Jeudi, c’était au tour du ministre de l’Enseignement supérieur et Universitaire, Muhindo Nzangi. Fin orateur, il s’est plié à cet exercice – de la plus belle manière d’ailleurs. Alors qu’il vient de boucler les états généraux de l’ESU, Muhindo Nzangi se dit déterminé à aller jusqu’au bout. « Mon ambition est de remettre l’enseignement supérieur et universitaire sur les rails », clame-t-il. Fort du soutien du Chef de l’Etat et de l’accompagnement du Premier ministre, il ne cache pas sa détermination « Nous avons l’engagement en tant que Gouvernement de remettre de l’ordre dans le secteur de l’ESU. L’Etat avait disparu, nous sommes là pour le rétablir en mettant fin au désordre ».

Dans les rangs du Gouvernement, le changement de narratif promis par le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katambwe, n’est pas un slogan. Il se vit au quotidien. Et chaque jour qui passe, le Gouvernement s’efforce de multiplier des signaux qui rassurent. Ce qui explique les séances de briefing avec la presse qu’organise le porte-parole du Gouvernement.

Le briefing avec la presse s’impose désormais comme une tribune incontournable où les membres du Gouvernement rendent compte de la mission – au nom de la rédévabilité. Jeudi, c’était au tour du ministre de l’ESU (Enseignement supérieur et universitaire), Muhindo Nzangi, à se plier à cet exercice. Sur la table des échanges : les réformes du secteur de l’enseignement supérieur et universitaire.

Devant la presse, Muhindo Nzangi s’est voulu rassurant. Après les états généraux de l’ESU, sanctionnés par plus de 300 recommandations qui ont finalement abouti à la fermeture de la filière médecine organisée dans certains établissements universitaires, Muhindo Nzangi ne pense pas s’arrêter là.

«Tout ce qui a fonctionné dans le désordre sera fermé. La volonté est là », promet-il.  Il s’agit, selon lui, de « placer l’université au centre de l’émergence de la République Démocratique du Congo ».

Dans le secteur de l’ESU, Muhindo Nzangi confirme cette nette volonté de réformer. «Cette réforme est importante pour nous tous. Il est temps de remettre de l’ordre dans ce secteur», note-t-il.

Ce qu’a, d’ailleurs, appuyé le ministre Muyaya, présent à ses côtés. « On peut tout nous reprocher, mais pas la volonté d’arrêter l’hémorragie. Après les années de laisser-aller, on est en train de remettre de l’ordre pour assurer à nos étudiants la meilleur formation possible».

Les cinq axes de la réforme

Dans le secteur de l’ESU, l’heure est aux réformes, suivant huit axes prioritaires. Il s’agit, en premier lieu, de la loi-cadre de l’éducation nationale qui prévoit la mutation vers le système de LMD (Licence, Master et Doctorat). Le deuxième palier porte sur la numérisation de la gestion de ressources de patrimoines des universités.

Sur ce point précis, Muhindo Nzangi précise : «Le plan du numérique a déjà été adopté. Bientôt, ça sera la phase de la numérisation du nombre d’étudiants, du personnel administratif, des enseignants et tous les services qui vont avec telles que des bibliothèques numériques ».

Le troisième axe renvoie à la promotion de valeurs. A Muhindo Nzangi de s’expliquer : «Il s’est installé depuis un temps des pratiques non désirables dans les universités. Des antivaleurs tels que le phénomène de points sexuellement transmissibles ». Le volet infrastructures est pris en compte dans le quatrième axe.

Le ministre de l’ESU s’en défend : « Certaines infrastructures datent de l’époque coloniale alors que le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter. Le temps du renouvellement des infrastructures universitaires est arrivé ».

Que valent les réformes sans l’amélioration des conditions de travail des enseignants ? Muhindo Nzangi n’a pas écarté cet axe. « Nous ne pouvons pas exiger la qualité de l’enseignement sans que le Gouvernement ne puisse fournir d’effort », rappelle-t-il.

Le ministre de l’ESU reste très confiant sur l’amélioration de conditions des enseignements et du personnel enseignant.

Econews