Naufrage de la RDC face au Maroc : Cédric Bakambu dresse un sévère réquisitoire

Après le naufrage, le 29 mars 2022 à Casablanca, au Maroc, des Léopards de la RDC face aux Lions de l’Atlas du Maroc, battus quatre à un (4-1), l’heure est à la remise en cause de toute l’organisation qui a entouré la double confrontation entre les deux équipes. Deux jours après la déroute des Léopards, Cédric Bakambu, célèbre attaquant de l’équipe nationale de football de la RDC, a rompu le silence. Dans un sévère réquisitoire, il s’en prend au staff technique des Léopards et aux failles d’organisation qui ont entouré ces deux rencontres.

Après la gifle reçue, le 29 mars 2022 à Casablanca au Maroc, les langues se délient au sein de l’effectif des Léopards. Le premier à rompre le silence est l’attaquant vedette des Léopards, Cédric Bakambu. Dans un message audio, largement relayé sur les réseaux sociaux, Cédric Bakambu revient sur ce qui a précipité le naufrage des Léopards.

«Les matchs comme ça, il faut aller avec les hommes qui connaissent. J’ai l’impression que le coach et son staff ne connaissent pas l’historique, ne connaissent pas les joueurs, ne connaissent pas le passé, etc. Dans ce genre de match, il faut des joueurs qui ont de l’expérience et qui sont capables de te ressortir le ballon», a dit Cédric Bakambu. Et d’ajouter: «Pour moi, Gaël doit commencer le match. Gaël je lui dis tu veux jouer avec qui et il me dit Mpoku. Un mec comme Kebano, ça fait longtemps qu’il est en sélection. Ces mecs-là se connaissent. Wissa a bien fait le match aller, ce n’est pas grave, mais Bastien ne devait pas jouer ce match-là. Ce n’est pas qu’il n’est pas bon, mais pour ce genre de match il faut de la bouteille, il faut prendre des ballons, il faut obtenir des fautes, il faut le conserver, il faut faire jouer son équipe; bref, on ne te demande pas de faire un match normal mais là on demande de faire le Match. C’est le match qu’il faut jouer sans se cacher. Si tu te caches, tu donnes de la confiance à l’adversaire et nous, c’est là qu’on a péché. Nous leur avons donné trop de forces. C’est ça qui nous a tués ».

L’attaquant marseillais fustige le manque d’engagement des joueurs. Il prend pour exemple l’animation au sein de l’Olympique de Marseille : «Tu n’as juste qu’à regarder les buts que je mets à Marseille, le premier but que j’ai mis à Lens où je combine avec Guindouzzi et il me met en profondeur. Ce que je veux dire, ce qu’il y a de la recherche. Le dernier but que j’ai mis avant d’aller en sélection là, pareil. Hier (Ndlr : le 29 mars à Casablanca), ce n’est pas possible. J’essaie de m’associer, j’essaie, mais ça ne va pas. Moi, je ne m’en veux pas parce que le truc était prévisible et à un moment donné, il faut que chacun prenne sa responsabilité, même nous les joueurs ».

Il d’avis que la déroute du 29 mars était prévisible, au regard de la composition de départ de l’équipe. «J’ai vu la compo. Deux jours avant le match, j’étais au courant. J’étais en discussion avec le coach et j’étais au courant de ce qui allait se passer. Je l’ai dit aux joueurs… Vous savez très bien qu’en jouant comme ça, on va se faire chambrer. Mais non, vu que le coach voulait satisfaire tout le monde, que ces trois défenseurs ne se fassent pas la guerre, il les a mis tous les trois. Il fallait jouer offensif. Voilà à la deuxième mi-temps comment on a joué haut. On a commencé à récupérer des ballons haut et on a marqué ».

Son verdict est sans appel : «Nous leur avons trop facilité le match. Je ne dis pas qu’on doit faire un match nul ou gagner mais même si on perd mais nous leurs avons trop facilité le match. Et les arabes tu sais lorsqu’ils sont en confiance, chez eux, stade plein, là c’est fini».

L’échec du Maroc doit servir de nouveau départ pour réorganiser le football congolais, à l’instar d’autres fédérations africaines, pense Bakambu.

«Le Mali, ils n’ont rien, ils n’ont pas d’argent, mais ils sont organisés, ils ont des académies, ils ont des centres, ils ont des stades. La Tanzanie, ils ont des stades. Madagascar, ils ont des stades de fou. Sénégal, ils ont des stades, mais nous, on n’y arrive pas. On n’a pas cette culture de football. Vous voulez aller loin dans la compétition, mais vous ne mettez pas des moyens. Pour moi, on ne se donne pas le moyen de réussir dans le football, dans tout, notamment dans les infrastructures, dans le choix, dans le truc de coach, bref dans tout».

En attendant le prochain round pour la qualification au Mondial 2026, la RDC doit déjà se préparer aux éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), Côte d’Ivoire 2023.

Francis M.