Naufrage de Mbandaka : la Nouvelle société civile congolaise de l’Equateur accuse les services de l’Etat

Les conditions d’embarcation de fortune sur les eaux congolaises sont souvent dues à un laisser-aller des services de l’Etat

Le naufrage de Mbandaka, sur le fleuve Congo, qui a fait une cinquantaine de morts, est le fait d’un laxisme des services de l’Etat, note la Nouvelle Société civile congolaise de l’Equateur.
Un naufrage est survenu récemment à Mbandaka. Sur les 400 passagers embarqués dans une baleinière, le bilan provisoire fait état de 52 corps repêchés, 193 portés disparus et 241 rescapés.
Cette tragédie met en lumière le manque flagrant d’une politique claire de gestion des catastrophes en RDC, mettant ainsi en danger la vie des citoyens.
Le naufrage s’est produit sur le fleuve Congo, l’une des principales voies navigables du pays. Une baleinière surchargée a chaviré, provoquant une panique générale parmi les passagers à bord. Malheureusement, les opérations de secours ont été entravées par le manque de préparation et de coordination, entraînant une perte de nombreuses vies humaines.
La question de la sécurité et de la gestion des catastrophes est un problème récurrent dans le pays. Malgré les efforts sporadiques pour améliorer les normes de sécurité, il est clair que des mesures plus strictes et une politique de gestion des catastrophes claire et bien définie sont nécessaires pour éviter de nouvelles tragédies.
La surcharge des bateaux de transport en commun est un problème courant, favorisé par le manque de réglementation et de contrôle. Les propriétaires de bateaux, cherchant à maximiser leurs profits, ne prêtent pas suffisamment attention aux normes de sécurité, mettant ainsi en danger la vie des passagers.
De plus, les opérations de sauvetage après une catastrophe sont souvent désorganisées et inefficaces. Le manque de formation adéquate et de ressources empêche souvent les secouristes d’intervenir rapidement et efficacement, entraînant une augmentation tragique du nombre de morts.
Le gouvernement congolais doit assumer sa responsabilité et mettre en place une politique et un cadre de gestion des catastrophes clairs et effectifs. Cela nécessite une augmentation des budgets alloués aux mesures de sécurité, la formation adéquate des équipes de secours et la mise en œuvre de réglementations plus strictes pour les opérations de transport fluvial.
Il est également essentiel de sensibiliser davantage la population aux normes de sécurité et aux mesures à prendre en cas de catastrophe. La prévention et la préparation sont les clés pour éviter de telles tragédies à l’avenir.

Les premières sanctions
Des sanctions sont tombées, après le naufrage qui a coûté la vie à plusieurs personnes dans la province de l’Equateur. Le commissaire fluvial et un responsable du port Bakita d’où est parti l’embarcation ont été suspendus.
«On a eu à suspendre le commissaire fluvial en attendant les enquêtes. On a suspendu aussi le responsable du port Bakita. Sur le terrain, il y a une équipe constituée d’agents de l’action humanitaire et la Croix-Rouge pour les recherches actives des corps », a-t-il indiqué.
Du côté de la Nouvelle Société civile congolaise de l’Equateur on accuse les services de l’Etat qui ne jouent pas leur rôle de protection de la population. C’est ce qui ressort du rapport de la réunion présidée par le vice-gouverneur de province à Mbandaka.
«Le Chef de l’Etat avec son gouvernement ont interdit la navigation nocturne. Mais curieusement au niveau de la province, les gens sont têtus. Et surtout les services de l’Etat qui sont censés protéger la population, ils ne le font pas. C’est déplorable. Comment une embarcation peut quitter la ville où se trouvent les institutions de la province à 21h30 ? Tout ça, c’est à cause de l’irresponsabilité des services publics », Jean Inongo, secrétaire exécutif de la nouvelle société civile congolaise de l’Equateur qui plaide pour l’assistances des rescapés, à la fois par les gouvernements provincial et central.
D’après le docteur Didier Luc Ibenge, ministre provincial des Affaires humanitaires qui annonce l’information, «les recherches se poursuivent pour repêcher les victimes ». Il affirme que pour l’instant, le bilan provisoire fait état de 52 corps repêchés, 193 portés disparus, à en croire les proches des disparus, et 241 rescapés. Le nombre de passagers à bord de l’embarcation est estimé à plus ou moins 400 personnes.
Pour rappel, une baleinière surchargée quittant la ville de Mbandaka pour le territoire de Bolomba a chaviré dans la nuit de vendredi à samedi 14 octobre dernier.
Au-delà du gouvernement, la communauté internationale et les organisations non-gouvernementales doivent apporter leur soutien et leur expertise pour aider le Congo à mettre en place une politique de gestion des catastrophes solide.
Ce naufrage qui a coûté la vie à des dizaines de Congolais est un rappel terrible du besoin urgent d’une politique claire de gestion des catastrophes. Le gouvernement congolais doit prendre des mesures immédiates pour améliorer les normes de sécurité, renforcer la coordination des opérations de secours et sensibiliser la population aux mesures de prévention. La vie de chaque Congolais compte et il est de notre devoir de faire en sorte que de telles tragédies ne se reproduisent plus.

Tighana Masiala