OTAN : Moscou demande le retrait de l’Ukraine, Washington lui répond

La réponse écrite que les États-Unis ont remise à Moscou offre « une voie diplomatique sérieuse si la Russie le souhaite », a déclaré mercredi Antony Blinken.

La Russie a réclamé le retrait de l’Ukraine de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) d’Europe orientale. Mais les États-Unis ne l’entendent pas de cette oreille. L’heure n’est toutefois pas aux tensions, mais aux discussions. L’ambassadeur américain John Sullivan «a remis la réponse écrite de l’administration américaine au projet de traité bilatéral sur les garanties de sécurité présenté précédemment par la partie russe» au vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grouchko, a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué. Antony Blinken a assuré mercredi 26 janvier que la proposition de Washington offrait «une voie diplomatique sérieuse si la Russie le souhaite». Le chef de la diplomatie américaine s’est aussi dit prêt à parler à son homologue russe Sergueï Lavrov «dans les prochains jours ».

Washington prêt à rouvrir les négociations

«Nous avons clairement fait savoir que nous étions déterminés à maintenir et défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, et le droit des États à choisir leurs propres dispositions de sécurité et leurs alliances », a déclaré le secrétaire d’État américain à la presse. Antony Blinken a noté que la réponse des États-Unis ne serait pas rendue publique «parce que nous pensons que la diplomatie a de meilleures chances de réussir », mais il en a divulgué quelques points.

«Sans entrer dans les détails du document, je peux vous dire qu’il réitère ce que Washington dit publiquement depuis des semaines et en un sens depuis de nombreuses années : que nous défendons le principe de la porte ouverte à l’Otan », a-t-il précisé.

«Nous y parlons de la possibilité de mesures de transparence réciproques en ce qui concerne nos postures militaires ainsi que de mesures pour améliorer la confiance en ce qui concerne les exercices militaires et les manœuvres en Europe», a-t-il ajouté.

Dans ce document, élaboré en coordination avec Kiev et les Européens, Washington propose aussi de relancer les négociations avec la Russie sur le contrôle des armements, notamment sur la question des missiles stratégiques et des armes nucléaires stationnées en Europe.

Pékin défend «les préoccupations»

de la RussieLe ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a défendu, jeudi, les «préoccupations raisonnables» de la Russie pour sa sécurité, lors d’un échange téléphonique avec son homologue américain Antony Blinken au sujet de l’Ukraine. « Nous appelons toutes les parties au calme, à s’abstenir d’accroître les tensions et de monter la crise en épingle », a déclaré Wang Yi, selon un communiqué diffusé par son ministère.

Washington et ses alliés européens accusent Moscou de préparer une invasion de l’Ukraine, après avoir massé 100.000 soldats à proximité des frontières de son voisin. La Russie dément tout projet d’invasion, mais exige que l’Otan s’engage à refuser une adhésion de l’Ukraine, une demande rejetée par les Occidentaux. Sans nommer l’Otan, Wang Yi a fait valoir que « la sécurité régionale ne saurait être garantie par le renforcement ou l’expansion de blocs militaires ».

Il a estimé que « les préoccupations raisonnables de la Russie en matière de sécurité doivent être prises au sérieux et recevoir une solution ». De son côté, « le secrétaire Blinken a souligné les risques mondiaux pour la sécurité et l’économie que poserait une nouvelle agression russe contre l’Ukraine et a indiqué que la désescalade et la diplomatie représentaient le chemin responsable», a déclaré le porte-parole du département d’État, Ned Price, à la suite de cet appel téléphonique entre les deux chefs de diplomatie.

Econews avec AFP