P. Muyaya : « La vigilance qu’évoque le Chef de l’Etat n’est nullement à confondre avec des groupes d’autodéfense »

Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya (à droite) et le porte-parole des FARDC, le général-major Sylvain Ekenge (à gauche), samedi devant la presse

Samedi devant la presse, le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katambwe, qui co-animait, avec le nouveau porte-parole des Forces armées de la RDC, le général-major Sylvain Ekenge, une conférence de presse consacrée à la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, a tenu à dissiper quelques malentendus au sujet de l’appel à la vigilance lancée par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, dans son dernier message à la nation. Sans prêter le flanc aux pécheurs en eaux troubles qui s’évertuent à déformer les déclarations du Président de la République, Patrick Muyaya a fait remarquer que « la vigilance qu’évoque le Chef de l’Etat n’est nullement à confondre avec des groupes d’autodéfense ».
Le dernier message du Chef de l’Etat à la nation a été accueilli avec enthousiasme au sein de l’opinion publique. La mobilisation générale, décrétée par le Président de la République, est bel et bien là.
Samedi devant la presse, le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, qu’accompagnait le porte-parole des FARDC, le général-major Sylvain Ekenge, s’est félicité de l’appui que les autorités congolaises reçoivent de l’ensemble de la population au moment où le pays fait face à une guerre injuste lui imposée par le Rwanda sous couvert des terroristes du M23.
Dans son message à la nation, le Président de la République s’est dit conscient du grand existentiel de la RDC en tant que Nation et pays souverain. «La guerre qui nous est imposée par nos voisins exige de chacun de nous des sacrifices. C’est le moment de taire nos divergences politiques pour défendre tous rassemblés, notre mère patrie (…) En réponse à la forte demande de la jeunesse, j’invite celle-ci à s’organiser en groupe de vigilance, en vue d’appuyer, d’accompagner et de soutenir nos forces de défense et de sécurité dans l’accomplissement de leur noble mission », a déclaré le Président de la République.

Lever toute équivoque
Dans la conférence de presse consacrée à la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, le ministre Patrick Muyaya a tenu à dissiper certains malentendus, alors que certaines mauvaises langues prêtent de mauvaises intentions au Président de la République.
D’emblée, le porte-parole du Gouvernement a tenu à préciser que «la vigilance qu’évoque le Chef de l’Etat n’est nullement à confondre avec des groupes d’autodéfense». Autrement dit, le Président de la République n’a donc pas appeler à la multiplication des milices populaires pour traquer l’ennemi. Loin de là, a rappelé le ministre de la Communication et Médias.
«Nous avons fait le choix de la paix, mais lorsqu’on nous impose la guerre, on a le droit de se défendre », a fait observer Patrick Muyaya, coupant à toute déformation des déclarations du Président de la République.
Bien plus, dans son message à la Nation, le Président de la République s’est voulu conciliant, rappelant les dures épreuves vécues par la RDC et son peuple durant leur histoire.
«Notre histoire et notre marche commune ont, sans cesse, démontré que loin de s’effondrer, notre Nation et son peuple ont toujours relevé ce genre de défis et nous en sommes toujours sortis victorieux. Restons tous unis et solidaires derrière nos forces de défense et de sécurité », a souligné le Président de la République.
Pour réconforter son peuple, le Chef de l’Etat a indiqué que «la situation actuelle, loin de nous affecter, n’est qu’une épreuve de plus que nous allons surmonter pour raffermir davantage notre unité». Aussi, a-t-il appelé le peuple congolais, dans toute sa diversité, «à ne pas céder aux propos xénophobes et autres discours de haine ou de stigmatisation des communautés rwandophones dont l’asservisseur se sert pour faire du chantage ».
Samedi devant la presse, Patrick Muyaya a embrayé dans le même sens, estimant que l’appel à la vigilance ne rime aucunement avec la création de forces d’autodéfense. Bien au contraire, le porte-parole du gouvernement congolais est une fois revenu sur «cette forme d’hypocrisie» de la communauté internationale.
«Pourquoi la même solidarité mondiale qu’on exprime envers l’Ukraine ne se manifeste pas pour le peuple congolais qui, depuis 30 ans, subi le drame dans l’Est. Autant on doit compatir en Ukraine, autant l’humanité doit faire davantage pour le retour de la paix en RDC », a-t-il martelé.

Francis M.