Pour 7 millions USD d’arriérés, la RDC risque de rater la présidence tournante de la CEEAC

Sauf changement de dernière minute, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, effectue ce mercredi la traversée du fleuve Congo pour assister à Brazzaville à un sommet de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale). A l’occasion, il est prévu que Félix Tshisekedi prenne, pour le compte de la République Démocratique du Congo (RDC), la présidence de cette communauté sous-régionale. Il y a cependant un bémol. En retard de paiement de ses cotisations évaluées à environ sept (7) millions de dollars US, la RDC doit d’abord les apurer pour prétendre à ce poste. Pour éviter l’affront, le ministre des Finance, a reçu des instructions précises en vue de débloquer en procédure d’urgence cette situation. A Kinshasa, on retient encore son souffle.

Le Président de la République, Félix Tshisekedi, prend ce mercredi, au terme du 20ème sommet ordinaire de la CEEAC (Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) qui se tient à Brazzaville la présidence tournante de cette organisation sous-régionale pour l’année 2022, en remplacement de Denis Sassou Nguesso de la République du Congo.

Il se fait cependant que la République Démocratique du Congo accumule des arriérés d’environ sept (7) millions de dollars US. Ce qui pourrait hypothéquer la présidence tournante de la RDC.

A Kinshasa, le ministre de l’Intégration régionale, Didier Mazenga, s’attèle à débloquer cette situation pour éviter un affront qui serait préjudiciable pour le pays. Des sources internes de son ministère rapportent qu’il a saisi son collègue des Finances à travers une lettre, datée du 13 janvier 2022, pour plaider en faveur de l’apurement de ces arriérés.

Après avoir assumé la présidence de l’Union africaine, Félix Tshisekedi gagne de plus en plus galons sur la scène diplomatique africaine. Outre la CEEAC, il devait aussi hériter cette année de la présidence de la SADC et du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.

Brazzaville pose les nouvelles bases du COPAX

La première session ordinaire du Comité technique spécialisé défense, sûreté et sécurité du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX) s’est tenue le 17 janvier 2022, à Kintélé, au Nord de Brazzaville. Il s’agit d’une réunion du Conseil des ministres du COPAX, qui a pour objectif de relancer cet organe, plongé depuis quelques années, dans la léthargie.

Cette réunion se tient après la grande réforme institutionnelle réalisée en 2019. Avec une vision recadrée, les ministres du COPAX vont examiner les conclusions des travaux des experts, le rapport du segment des chefs d’état-major généraux, commandants en chef, directeurs généraux de police et des gendarmeries, ainsi que des hauts responsables des ministres du COPAX. Cette réunion permettra, notamment aux participants d’aborder les questions essentielles à la vie des pays du COPAX, à savoir, la sécurité dans l’espace régional en partant du domaine continental à la frange maritime avec les défis qui s’y greffent, a déclaré Charles Richard Mondjo, ministre congolais de la défense nationale qui a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux, au nom de son collègue des affaires étrangères.

Le ministre congolais de la défense nationale a circonscrit l’importance de cette réunion qui est la première, depuis l’entrée en vigueur du traité révisé instituant la CEEAC et du protocole révisé du conseil de paix et de sécurité d’Afrique centrale.

«Pilier de la réforme de la CEEAC, la sécurité est l’un des grands défis de notre temps, dans la mesure où notre région fait face aux conflits ouverts et aux menaces profuses et diffuses», a déclaré le ministre Charles Richard Mondjo.

Pour lui, si l’Afrique centrale a besoin de paix et de stabilité pour accélérer son développement, il est question que l’engagement des pays de la CEEAC pour la paix et l’idéal partagé au service de cette cause, soient des valeurs qui rapprochent et rassemblent les peuples.

Poursuivant son propos, Charles Richard Mondjo a affirmé que «l’élan manifesté ces derniers temps pour la mise en œuvre de la réforme, gagne ce jour en amplitude, avec cette première session ordinaire du COPAX… ».

Il a invité les participants à réfléchir sur le type d’organisation souhaitée pour la structure opérationnelle de la CEEAC qu’est l’état-major régional de la Force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC).

Dans la série d’allocutions qui ont meublé cette cérémonie, on a également retenu celle de l’ambassadeur Gilberto Piedade Verissimo, président de la Commission de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale, qui a insisté sur les questions d’actualité, sur lesquelles les ministres ainsi réunis doivent apporter des solutions. Le terrorisme, l’extrémisme violent, la lutte contre le mercenariat, la sécurité maritime sont, entre autres, les enjeux brûlants de l’heure.

Le président de la Commission de la CEEAC a, en outre, insisté sur des efforts qui doivent être fournis pour que les États de cet espace communautaire parlent d’une seule et même voix et fassent preuve d’intégration sur les questions de gestion sécurisée des postes maritimes.        

L’ambassadeur Gilberto Piedade Verissimo a également estimé que l’examen et l’action des textes sur la mise en œuvre du comité des sages d’Afrique Centrale constituent un autre point en attente de satisfaction à l’issue de ce rendez-vous. Il a espéré que la mise en place de ce comité permettrait à la CEEAC de rattraper un retard et d’ouvrir une nouvelle page dans l’opérationnalisation des politiques communautaires, dans le domaine de la construction de la paix et de la sécurité, notamment dans la préservation des conflits.

A noter que cette rencontre des ministres du COPAX, qui prépare la 20ème session de la conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC, prévue ce 19 janvier 2022, à Kintélé, fait suite à la réunion extraordinaire sur la situation au Tchad, tenue le 4 juin 2021.

Econews