Pour contrer la criminalité urbaine et le kidnapping : patrouilles mixtes et check-points à Kinshasa

A Kinshasa, la peur gagne la ville. Chaque jour qui passe, l’on assiste à une explosion des cas d’enlèvement et d’agressions urbaines, généralement perpétrées par des bandits urbains, communément appelés «Kuluna». A l’Hôtel de ville de Kinshasa, la situation est prise au sérieux. Siège des institutions, le dossier est finalement géré au plus niveau de l’Etat à l’échelle du ministère national de l’Intérieur et de la Sécurité. Lundi sur l’esplanade de l’Immeuble de la Territoriale, une vingtaine de criminels, faisant partie des gangs qui opèrent dans la ville, ont été présentés au public, en présence du vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Peter Kazadi. Des procès en chambre foraine sont annoncés ce mercredi à l’esplanade de l’Immeuble de la Territoriale pour faire toute la lumière sur cette affaire. Au Gouvernement, on appelle la justice à se montrer ferme sur la stricte application de la loi. D’ores et déjà, à l’Hôtel de ville de Kinshasa le Conseil provincial de sécurité, réuni mardi autour du gouverneur Gentiny Ngobila, a annoncé des mesures fortes pour s’attaquer les cellules dormantes de ce banditisme urbain. Pour bien sécuriser la ville, des patrouilles mixtes (FARDC et PNC) et des check-points seront déployés pour traquer les criminels qui tapissent dans l’ombre.
La peur a fini par gagner la ville de Kinshasa à la suite d’une explosion d’actes de kidnapping. Kinshasa ployait déjà sous le poids d’un genre nouveau de banditisme urbain, connu sous la dénomination de phénomène «Kuluna». Et comme s’il n’en suffisait pas, les kidnappings sont devenus légion dans la ville. Il ne se passe pas un jour sans qu’on signale un acte d’enlèvement et de disparition d’un Kinois dans un coin perdu de la ville. La psychose gagne réellement la ville.
Lundi à Kinshasa, un groupe d’une vingtaine de criminels, tombés dans les filets de la Police nationale congolaise, ont été présentés au public, devant le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité. Des sources internes de la vice-Primature de l’Intérieur, l’on annonce l’ouverture ce mercredi 4 juillet 2023 à l’esplanade de l’Immeuble de la Territoriale des procès en chambre foraine des criminels qui ont été interpellés par la PNC.
Si au niveau de la ville de Kinshasa, tous les services de sécurité et de défense ont été mis à contribution pour traquer tous les criminels qui sèment la terreur dans la ville et neutraliser les cellules dormantes qui entretiennent cette vague d’insécurité, mardi à l’Hôtel de ville de Kinshasa, le gouverneur de la ville, Gentiny Ngobila, a réuni le Conseil provincial de sécurité pour des mesures idoines en vue de parer au plus pressé.
Au terme de cette réunion, l’Hôtel de ville a annoncé des mesures appropriées pour «éradiquer la criminalité urbaine ».
«Le Gouvernement provincial de Kinshasa se déploie pour ramener la quiétude dans la capitale, après un moment de recrudescence de la criminalité urbaine caractérisée par des cas d’enlèvements de paisibles citoyens. À l’issue d’un Conseil de sécurité présidé, mardi 4 juillet 2023 par le Gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, dans son cabinet de travail, le ministre provincial de l’Intérieur et sécurité, Gratien Nsakala, a fait le point devant la presse, indiquant que plusieurs stratégies et mesures ont été prises au cours de la réunion. Parmi lesquelles, des patrouilles mixtes qui seront organisées sur toute l’étendue de la ville ainsi que des checks-points pour traquer ces inciviques qui sèment la désolation et la trouille dans la capitale », annonce un communiqué de l’Hôtel de ville.

«Ne pas céder aux rumeurs», lance Patrick Muyaya
Si l’Hôtel de ville de Kinshasa déploie des gros moyens pour contrer cette vague d’insécurité qui gagne la ville, au niveau du Gouvernement, on joue plutôt à l’apaisement pour ne pas créer un climat de psychose au sein non seulement de la population kinoise, mais aussi des Congolais, en général.
Mardi soir, au traditionnel  briefing hebdomadaire, le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, a lancé un appel au calme, faisant confiance aux forces de sécurité et de la défense qui se sont déployés sur tous les fronts pour traquer ces criminels.
Aussi, a-t-il demandé particulièrement aux Kinois «de ne pas céder aux rumeurs ni croire à tout ce qui est dit» autour d’éventuels kidnappings.
Le ministre Muyaya remet néanmoins en cause l’hypothèse selon laquelle ces enlèvements seraient liés à un réseau de trafic d’organes humains qui exige, note-t-il, une « mécanique sophistiquée » qui ne peut pas être déployée facilement à Kinshasa.
Même s’Il reconnaît des cas d’enlèvementsdans la ville de Kinshasa, Patrick Muyaya alerte : « Il ne faut pas tomber dans la panique ou la peur (…) La Police y travaille pour démanteler ces réseaux criminels ».
Face à la multiplication des fake news qui cherchent à alimentent la psychose dansla ville, le porte-parole du Gouvernement s’est voulu menaçant : «Ceux qui cherchent à créer un climat de terreur dans la ville seront aussi traqués et neutralisés».

Econews