Présidence de la Céni : pas de fumée blanche au Centre interdiocésain

L’impasse demeure au niveau du choix d’un candidat-président à la tête de la centrale électorale. Le blocage persiste pour le candidat du consensus. Décidément, les confessions religieuses sont déterminées à prendre la Céni en otage. Les Catholiques et les Protestants accusent le candidat présenté par les six autres confessions religieuses d’être en accointance avec le pouvoir en place. Des analystes estiment que ce sont plutôt la Cénco et l’ECC qui flirtent avec ce pouvoir à préparer le lit du glissement.

Le consensus est loin d’être trouvé pour la désignation du candidat-président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). La dernière tentative d’harmonisation des vues entre les huit confessions religieuses reconnues officiellement, pour se mettre d’accord sur cet oiseau rare, s’est soldée par un échec.

Les six confessions religieuses, à savoir l’Eglise Kimbanguiste, l’Eglise orthodoxe, la Communauté islamique du Congo (Comico), l’Armée du Salut, l’Eglise de réveil et l’Eglise indépendantiste, continuent de camper sur leur position.

Elles tiennent mordicus au choix qu’ils ont déjà opéré sur la personne de Denis Kadima de l’Eglise Kimbanguiste. Alors que les deux autres, l’Eglise catholique au Congo et l’Eglise du Christ au Congo (ECC), poursuivent également leur récusation de ce choix car Denis Kadima, soutiennent-elles, a des accointances avec le pouvoir en place, principalement avec le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. Ce qui peut amener le candidat des ‘‘six’’ à jouer le jeu du pouvoir en place.

Entre-temps, la coalition Lamuka, aille Fayulu-Muzito, et le Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président de la République, Joseph Kabila, faisant partie de l’opposition, ne désarment pas pour réclamer le dialogue sur la dépolitisation de la Céni et le consensus autour des élections. Cela avant le choix du président et des membres de la centrale électorale.

A noter que, lors de cette dernière rencontre convoquée par le président de la plate-forme des confessions religieuses et président de la Commission épiscopale nationale du Congo (Cénco), Mgr Marcel Utembi, les violons ne s’étaient toujours pas accordés entre les deux parties. Toutefois, pour le porte-parole de la Cénco, l’abbé Nshole, tout n’est pas encore perdu. Pendant que le temps presse.

De son côté, le représentant de l’Eglise de réveil, Dodo Kamba, a annoncé, avec tout le sérieux du monde, la fin des négociations. Il a dit se tourner vers l’Assemblée nationale qui devra tout régenter en procédant à l’entérinement du candidat des ‘‘six’’.                  

Il a fait savoir que tout le travail a été déjà fait, à leur niveau et il ne lui reste qu’à le déposer au bureau de la chambre basse du Parlement.

Il n’a pas manqué de déplorer l’attitude anti-démocratique des Catholiques de la Cénco et des Protestants de l’ECC qui foulent aux pieds la loi de la majorité. Après que les ‘‘six’’ ont jeté leur dévolu sur Denis Kadima, cela n’a jamais rencontré l’assentiment de la Cénco et de l’ECC.

Dans tous les cas, on ne peut que de se demander si l’argument avancé par ces dernières suffit pour bloquer tout un processus sans lequel les élections libres, transparentes et démocratiques sont pratiquement irréalisables. D’aucuns pensent que les Catholiques et les Protestants flirtent avec le pouvoir et non le contraire. Ils vont donc porter la responsabilité du glissement. S’ils ne veulent pas mettre un peu d’eau dans leur vin.      

C’est dire que l’impasse demeure. Et que l’entérinement dans ces conditions constitue la politisation de la centrale électorale. Ce qui est inconstitutionnel et présage qu’on ira de contestations en contestations avec tout ce qui pourrait en découler.

C’est aussi à juste titre qu’un acteur politique, en l’occurrence Lisanga Bonganga, fait remarquer que «tout passage en force pour la désignation du président de la Céni, sans consensus, risque de mettre le pays à feu et à sang».

Olivier DIOSO