Présidentielle au Kenya : la Cour suprême rend son verdict le lundi 5 septembre

La Cour suprême kenyane a autorisé, mardi dernier, un nouveau décompte des voix de 15 des 46.000 bureaux de vote. Le verdict des juges du contentieux électoral est attendu le 5 septembre.
Un «trucage systématique», c’est ainsi que les avocats de Ralia Odinga ont qualifié mercredi devant la Cour suprême kényane, le mécanisme ayant conduit à la victoire de William Ruto à la présidentielle du 9 août au Kenya.
La défense du vétéran de l’opposition kényane a dénoncé, des failles au niveau du système de transmission des formulaires des résultats entre les bureaux de vote et le centre national de décompte.
Des personnes extérieures à la commission des élections auraient eu accès aux documents. Pour le camp de Raila Odinga, cette intrusion aurait favorisé une manipulation en faveur de William Ruto.
Le leader de l’opposition kényane Raila Odinga a réaffirmé qu’il respecterait la décision de la Cour suprême tout en restant optimiste concernant l’issue de sa pétition.

Neuf sujets pour statuer sur les résultats définitifs
La Cour suprême du Kenya a annoncé, mardi 30 août, avoir retenu neuf sujets à examiner dans les recours contestant les résultats de l’élection présidentielle du 9 août, parmi lesquels des suspicions de fraudes et piratage qui pourraient faire annuler le scrutin.
Raila Odinga a rejeté ces résultats, dénonçant des fraudes, et déposé un recours devant la Cour suprême. Huit autres recours ont été déposés par des particuliers et des organisations, dont deux ont finalement été écartés. La Cour suprême a déclaré qu’elle examinerait neuf questions lors des auditions sur le fond qui doivent débuter mercredi, avant sa décision attendue le 5 septembre.
Les sept juges devront notamment déterminer si le serveur de la commission électorale a été piraté et s’il y a eu des interférences dans la transmission électronique des formulaires de résultats. Ils entendent également évaluer si la technologie électorale répondait aux «normes d’intégrité, de vérifiabilité, de sécurité et de transparence». Des failles dans le système électronique avaient conduit à l’annulation par la Cour suprême de la dernière présidentielle d’août 2017 – une première en Afrique – après un recours de Raila Odinga.
Après avoir évalué la transparence du scrutin, la Cour déterminera si William Ruto a atteint le seuil constitutionnel de 50% plus une voix pour être déclaré élu au premier tour. Depuis 2002, toutes les élections présidentielles au Kenya ont été contestées, donnant parfois lieu à des violences post-électorales sanglantes. Les plus meurtrières en 2007 avaient fait plus de 1100 morts.
Durant la campagne électorale, William Ruto et Raila Odinga s’étaient engagés à résoudre leurs éventuels différends devant la justice plutôt que dans la rue. Si la Cour suprême annule l’élection, un nouveau scrutin doit avoir lieu dans les 60 jours. Si elle confirme les résultats, William Ruto deviendra le cinquième président du Kenya depuis l’indépendance du pays en 1963.
Le vice-président William Ruto a été déclaré vainqueur par la Commission électorale indépendante (IEBC), devançant d’environ 233.000 voix (50,49% contre 48,85%) Raila Odinga, figure historique de l’opposition de 77 ans, soutenu par le parti au pouvoir d’Uhuru Kenyatta.
Avec Africanews.com