Profil du gouverneur pour la ville de Kinshasa : les Kinois s’expriment

Qui succédera donc à Gentiny Ngobila à l’Hôtel de ville de Kinshasa ? Dans une enquête menée par l’ACP (Agence congolaise de presse), les Kinois se sont exprimés, traçant le portrait-robot de celui qu’ils attendent voir aux commandes de la ville. Pendant ce temps, l’heure est à la veillée d’armes dans différents états-majors politiques en attendant que tout se mette en place au niveau de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) pour lancer le processus de l’élection de gouverneurs et vice-gouverneurs de provinces.

Le prochain gouverneur de la ville de Kinshasa aura du pain sur la planche. C’est pour la simple et bonne raison que les administrés attendent beaucoup de celui qui sera le locataire de l’Hôtel de ville de la capitale congolaise, après les années, mi-figue mi-raisin, André Kimbuta (2007-2019) et Gentiny Ngobila (2019 – 2024).

De la salubrité dans la capitale en passant par les embouteillages interminables dans la ville, sans oublier la lutte contre le banditisme urbain (phénomène Kuluna), le mandat de celui qui prendra les commandes de la ville ne sera pas de tout repos. Il n’est pas encore connu, mais les Kinois lui imposent déjà d’énormes défis.

Faire mieux que les deux prédécesseurs

Une pile de dossiers attendent donc le prochain gouverneur de la ville de Kinshasa. Au moment où il recevra les clés de l’Hôtel de ville, il n’aura pas de temps à perdre pour colmater toutes les brèches que lui léguera son prédécesseur Gentiny Ngobila. Il aura certes une tâche difficile, mais tout dépend de la dynamique qu’il mettre dans les premiers pas de sa gouvernance.

Les Kinois veulent avoir un gouverneur qui a une vision claire de la gestion de leur ville. Ils ne veulent pas d’un gouverneur qui va tâtonner une fois en poste. Il s’agit de redonner à la ville ses lettres de noblesse que des années Kimbuta et Ngobila ont totalement ternies.

Patrice Batiri, un natif de Kinshasa, pense que le prochain gouverneur de la ville n’aura pas droit à l’erreur : «En tout cas, il faudrait que le nouveau gouverneur ait une vision de la ville de Kinshasa. C’est quoi la vision de la ville de Kinshasa ? La vision de la ville de Kinshasa, c’est le transport, les artères de la ville, désengorger les rues, l’assainissement de la ville, surtout comme le Kinois est habitué à l’ambiance, qu’il soit à l’aise. Pour moi, c’est ça un visionnaire.»

Pour Kasota Lekis, le successeur de Gentiny Ngobila doit faire preuve d’un réel attachement à la ville : «Moi, je demande au gouverneur qui sera élu qu’il soit bon et qu’il ait un grand cœur pour accomplir la volonté du peuple. Le Congolais souffre. Nous devons nous battre pour notre pays. Le pays en soi n’est pas mauvais, c’est plutôt nous les habitants qui ne sommes pas sérieux. Il faudrait que le gouverneur qui sera installé travaille pour l’intérêt du pays. Il aura son argent mais qu’il travaille d’abord pour le pays.»

Depuis 17 ans, la ville a été gérée par des acteurs purs qui ont totalement déçus, plongeant la capitale dans la crasse.

Didier Kamunga estime qu’il est temps de confier la ville à un technocrate rompu qui a fait ses preuves dans le monde d’affaires : «Pour moi, je demande à ce que le nouveau gouverneur ne sorte pas d’un parti politique. Il doit plutôt être indépendant. Là, nous aurons confiance en lui. Qu’il ait déjà un projet de société pour la ville de Kinshasa. Il ne doit pas être élu sans pour autant avoir un projet de société. Par exemple, le projet de 100 jours, surtout par rapport à l’assainissement de la ville de Kinshasa. Notre souhait est que le nouveau gouverneur soit un technocrate.»

Pour l’instant, aucune date n’a encore été fixée pour l’élection de gouverneurs et vice-gouverneurs de province. Mais, dans la ville et ailleurs, des ambitions se font déjà signaler ça et là.

Au regard des résultats des législatives provinciales du 20 décembre 2023, l’Union sacrée de la nation est assurée d’avoir la majorité de tous les exécutifs provinciaux. A ce stade, les arbitrages tournent essentiellement sur les tickets à aligner dans la ville de Kinshasa et dans les 25 autres provinces.

Avec ACP