Programme national de paiement pour services environnementaux : Bavon N’sa Mputu en séjour à Kisangani

Bavon N’Sa Mputu Elima, s’adressant à l’assistance conviée à l’atelier de Kisangani

Le FONAREDD (Fonds national REDD) travaille à fond pour la matérialisation du programme national de Paiement pour services environnementaux (PSE). Après l’étape de Kikwit, dans la province du Kwilu, le secrétaire exécutif du FONAREDD, Bavon N’Sa Mputu Elima, a mis le camp sur Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, dans le cadre d’un atelier d’information, cadrage et appropriation sur ce programme de portée nationale. Lancé le 19 septembre 2023, le FONAREDD poursuit sa campagne de sensibilisation sur le mécanisme de PSE en tant que stratégie de Réduction des Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts à travers le pays.
En séjour de travail dans la province de la Tshopo, le secrétaire exécutif du Fonaredd, Bavon N’Sa Mputu Elima, a supervisé, samedi 14 octobre à Kisangani, dans la province de la Tshopo, l’atelier national de cadrage et appropriation du programme national de Paiement pour services environnementaux (PSE). Cet atelier avait, entre autres objectifs, «information et compréhension commune, recueil des avis et considération; accord sur les éléments clés du programme (pour finalisation/adoption rapide du Prodoc); préalables pour le lancement effectif (canevas, etc.)».
Les éléments clés abordés au cours de cet atelier ont été particulièrement : «Programme national PSE pour la RDC (objectifs et phasage); les facteurs clés d’un programme PSE ; les composantes du programme national PSE ».
Devant la presse, au sortir vendredi du Gouvernorat de la Tshopo où il est allé présenter ses civilités à Mme la gouverneure, Bavon N’sa Mputu Elima a circonscrit son voyage par le souci d’expliquer davantage le travail que le FONAREDD fait au titre de financement du plan d’investissement REDD, le plan de mise en œuvre de la stratégie nationale REDD+, etc.
Dans son agenda, le n°1 du FONAREDD a prévu des discussions avec différentes parties prenantes, notamment les autorités étatiques, la Société civile et autres acteurs des provinces démembrées de l’ancienne province Orientale.
Bénéficiaire du Fonds d’investissement REDD, la province de la Tshopo, la plus vaste de la République avec un important couvert forestier important, verra certainement ses communautés bénéficier de ce nouveau programme PSE qui vise à « rémunérer les populations riveraines aux forêts dans leurs efforts de préservation des écosystèmes ».

Le programme PSE, qu’est-ce ?
En effet, le programme PSE est « une transaction volontaire où un service environnemental clairement défini est acheté par au moins un individu consommateur à au moins un individu fournisseur de ce service, si et seulement si le fournisseur garantit la production continue du service environnemental (Wunder 2005) ». C’est aussi le «résultat d’une négociation, ne correspondant pas nécessairement à une prétendue valeur objective des services environnementaux en question ».
Toujours est-il que les experts reconnaissent que rares sont les paiements pour services environnementaux qui respectent totalement toutes ces critères de définition.
Vu sous cet angle, le mécanisme du PSE n’est pas volontaire dans la mesure où il n’inclut pas de rencontre entre les demandeurs du service environnemental et les gestionnaires de la terre donnant lieu à un contrat. Ainsi, la subvention dépend le plus souvent de la situation économique du secteur que de ses performances enviro-nnementales.
Pour garantir son efficacité, un contrat PSE doit être : «signé de façon volontaire; porté sur une durée suffisamment longue; basé sur des instructions et exigences claires; toujours honoré par le financeur, sans interruption; facilité par un système d’information robuste; paiements conditionnés à la vérification des résultats; paiements réalisés dans un délai court, au travers d’un système transparent et sécurisé; faire l’objet de mesures correctives et/ou sanctions en cas de non-conformité; intégrer des mécanismes transparents de réinvestissement des paiements; efficient (déploiement géographique, barèmes) ».
En marge de l’atelier de Kisangani, le secrétaire exécutif du FONAREDD a passé en revue les clés de succès du PSE, se servant des expériences vécues dans certains pays tels que le Costa Rica, le Mexique, l’Equateur, etc.
Dans tous les cas, en RDC, le PSE est un «chantier en cours avec une vision de long-terme», a reconnu Bavon N’Sa Mputu. Un atelier technique PSE est prévu, début novembre à Kinshasa, pour établir un chronogramme des actions à entreprendre dans les trois prochaines années.
Le programme PSE constitue la troisième vitrine d’intervention du FONAREDD dans le cadre du partenariat signé entre la RDC et le Fonds CAFI.
Pour rappel, au cours du mois de juin dernier, soit du 26 juin au 28 juin 2023, une réunion était organisée à Londres pour échanger sur le déploiement des PSE en RDC. Il s’est dégagé lors des échanges entre le Gouvernement et ses partenaires, la nécessité de procéder dans un bref délai à la sensibilisation et vulgarisation des communautés locales et autres parties prenantes des zones forestières ciblées sur l’approche PSE en vue d’une meilleure appropriation par ces derniers.
C’est dans ce contexte que s’inscrivent les différents ateliers de sensibilisation, vulgarisation et d’appropriation nationale sur les paiements pour les services environnementaux organisés par le FONAREDD, en partenariat avec l’Initiative pour la Forêt de l’Afrique centrale (CAFI).

Francis N.