Promotion de l’entrepreneuriat local : l’ANAPI en mode séduction

Soutenir et faciliter l’éclosion de l’entrepreneuriat local. C’est l’ambition que s’est fixée l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI) par l’organisation, vendredi dernier au site touristique Aqua Splash, d’une matinée d’échanges entre différentes parties prenantes impliquées dans ce projet.
La matinée d’échanges entre l’ANAPI et ses partenaires a vécu. En marge de la célébration des 20 ans d’existence de l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI), Anthony Nkinzo Kamole, son directeur général, avait annoncé, en janvier dernier, une série d’activités à organiser pendant cette période des festivités. C’est dans ce cadre que l’ANAPI a organisé avec ses partenaires une matinée d’échanges, le vendredi 29 avril 2022, sous le thème «L’essor de l’entrepreneuriat, gage d’une RDC prospère de demain pour des investissements de qualité ». 
Plusieurs objectifs étaient poursuivis au travers de cette activité, notamment : l’incitation des entrepreneurs congolais au développement des chaînes de valeur pour une meilleure intégration économique; la promotion de la culture de l’innovation dans l’entrepreneuriat comme un des leviers du positionnement du produit dans un marché donné; la conscientisation des entrepreneurs congolais sur le rôle majeur qu’ils doivent jouer pour permettre au pays d’atteindre la croissance inclusive et de disposer d’une classe moyenne; enfin, la promotion de l’entrepreneuriat féminin dans les enjeux de la prospérité de notre pays et la collecte de doléances des entrepreneurs pour des actions de plaidoyer. 

La volonté de bien faire
Dans son exposé, le DG de l’ANAPI, Anthony Nkinzo Kamole, a fait un bref aperçu sur l’économie congolaise et dressé un état de lieu de l’entrepreneuriat en République Démocratique du Congo. A en croire les statistiques (source INES), 65,5% des unités économiques sont tournées vers le commerce, 10,5% vers l’activité de fabrication, 8,3% vers l’hébergement et restauration, 4,8% vers l’information et communication et seulement 3,9% vers d’autres activités de service. Il a donc fait constater à l’assistance qu’il y a prédominance des activités de négoce (achat et vente) dans l’économie congolaise. Ce qui entraîne un faible niveau de création de la valeur ajoutée (richesse nationale), une importation permanente des biens de consommation courante et d’équipement, le faible niveau de la production intérieure et le faible niveau de revenu par habitant. Il a, par ailleurs, recommandé aux entrepreneurs présents à cette matinée d’échanges de développer l’entrepreneuriat local, sous tous ses aspects. De même, il a aussi fait constater qu’environ 95% des entreprises fonctionnant actuellement en RDC, sont dans l’informel. Seulement 0,4% d’entreprises sont en règle avec le guichet unique (ont tous les documents). 1,3% ont deux documents et 1,5% ont un document. Il a, à cette occasion, demandé aux entrepreneurs et aux aspirants créateurs d’entreprises de ne jamais opter pour l’individualisme dans les affaires et la prédominance du secteur informel.
« Aujourd’hui, nous avons voulu montrer aux entrepreneurs qu’ils ont un rôle crucial, un rôle extrêmement primordial sur la question des investissements de qualité dans le pays. Nous avons analysé l’environnement des investissements. Est-ce qu’il permet un essor de l’entrepreneuriat ? Avons-nous le capital humain qu’il faut ? Avons-nous les outils nécessaires pour faire en sorte que l’entreprise puisse se mettre en place ? … Aujourd’hui, environ 95% des entreprises sont dans l’informel. Le rapport de l’INS le dit. 95 % des entreprises qui sont en train de fonctionner dans le pays n’ont pas tous les documents. requis. L’importance du message aujourd’hui, c’est de demander à ces entreprises de revenir dans le formel », a-t-il insisté.
Il a, par la même occasion, recommandé aux entrepreneurs congolais de créer des chaînes de valeur, en se constituant en co-entreprise (Joint-Venture), sociétés coopératives ou en groupement d’intérêt économique.
Présentant les faits qui ont marqué les 20 ans de l’ANAPI, Anthony Nkinzo Kamole, a affirmé que de janvier 2003 à janvier 2022, environ 1.868 projets ont été admis aux avantages du régime général de la Loi n°004/2002 portant Code des investissements pour un coût total de 48.422.147.613 USD, susceptibles de générer 237.672 emplois permanents.
Tout en reconnaissant que le chemin à parcourir est encore long et que la fiscalité applicable aux PME demeure, à ce jour, étouffante, le directeur général de l’ANAPI a souligné que le gouvernement a fourni beaucoup d’efforts dans ces domaines, notamment la rationalisation et la création du guichet unique de paiement des taxes et impôts.
Outre le directeur général de l’ANAPI, Anthony Kinzo, plusieurs autres intervenants ont pris la parole. Il s’agit notamment du directeur général de l’ANADEC (l’Agence Nationale pour le Développement de l’Entrepreneuriat au Congo), du président national de la FENAPEC (Fédération Nationale des Petites et Moyennes Entreprises), du vice-président de la COPEMECO (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises Congolaise) et de la vice-présidente de l’ASSOFE (Association des Femmes Chefs d’Entreprises de la RDC) qui a parlé de l’entrepreneuriat féminin.
Il sied de noter que dans le cadre de son 20ème anniversaire d’existence, l’ANAPI a prévu dans l’agenda annuel, l’organisation d’une série d’activités d’envergure avec ses partenaires, qui rentrent dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires en République Démocratique du Congo.

Tighana Masiala