Révolte d’un cadre de l’UDPS – graves dysfonctionnements à la CNSSAP : la gestion de Junior Mata mise en cause

A la Caisse Nationale de Sécurité Sociale des Agents Publics de l’Etat (CNSSAP), le malaise est profond depuis l’arrivée, fin 2022, de Junior Mata M’Elanga au poste de Directeur général. Jamais la Caisse n’a connu une période aussi sombre, depuis sa création en décembre 2015 sous Matata Ponyo Mapon, alors Premier ministre. Avec la mise en place de tous ses organes statutaires, la CNSSAP a prospéré jusqu’à la nomination en décembre 2022 de Junior Mata au poste de Directeur général. C’est alors que la Caisse a commencé sa descente en chute libre. Aujourd’hui, la CNSSAP traverse une zone de très fortes turbulences. La faute, dit-on, incombe à son DG Mata qui n’a pas pu maintenir l’élan laissé par son prédécesseur qui n’avait que le rang d’un chargé de mission. En interne, au sein de la Caisse, tout comme au niveau du parti au pouvoir, l’UDPS, des langues commencent à délier. L’un des cadres de l’UDPS, préférant garder l’anonymat, a pris la décision de s’adresser directement au DG Junior Mata via une lettre ouverte, l’appelant à se ressaisir le plus rapidement pour sauver la CNSSAP.
Son constat se résume en une phrase : la gestion chaotique du DG Junior Mata : l’IGF a saisi à plusieurs reprises les comptes et la CNSSAP a été sans budget tout le mois de janvier 2024». Intégralité de sa lettre ouverte.

Econews

Lettre ouverte d’un cadre de l’UDPS

Cher Camarade Junior Mata,

J’ai eu de longues discussions avec vous dès le début de votre prise de fonction en tant que Directeur Général de la CNSSAP. Cette nomination par SEM Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a suscité des remous au sein de notre Parti, UDPS. Certains jeunes du Parti ont estimé qu’ils avaient combattu et qu’il était important qu’ils soient aussi récompensés. Vous m’avez déjà dit quelque chose de peu correct à l’époque, en précisant que la CNSSAP était un tremplin pour vous en attendant le mieux.

Je vous avais conseillé de ne pas diriger cette structure aussi technique et surtout de grande utilité sociale au profit des agents publics avec un tel état d’esprit. Il s’agit d’une grande responsabilité à prendre avec humilité et c’est seulement de cette manière que les autres cadres et jeunes du Parti vont applaudir le choix porté sur vous.

Après plusieurs plaintes des membres de l’UDPS engagés à la CNSSAP sur votre façon de conduire l’institution et votre manque de concentration, de nature à salir l’image du Parti, j’avais décidé de mener moi-même une enquête à la CNSSAP et auprès de certaines banques où les comptes de cette institution sont logés.

Il s’en dégage les points suivants :

1. Blocage des comptes de la CNSSAP par l’IGF à plusieurs reprises en une année. Il s’agit là de la plus grande preuve de votre mauvaise gestion. On peut bloquer une fois, mais pas plusieurs fois. Cela devient une décision ferme de ne pas changer. En réalité, vous vous en foutez complètement de cette institution. Comment pensez-vous qu’une institution financière en plein développement peut-elle survivre plus de deux mois avec des comptes bloqués ? Toutes les parties prenantes de l’institution se posent souvent des questions et les banques sont alertées par une telle calamité de gestion. Qu’est-ce que vous faites de l’argent des fonctionnaires ? Vous êtes devenu le spécialiste de la surfacturation et de la rétro commission avec des acquisitions et des choix d’investissement non justifiés. Tout ce qui importe pour vous c’est l’argent et l’argent des fonctionnaires.

2. Un Chef totalement absent et peu inspirant. Mon cher ami, même le Président de la République, notre Fatshi Béton, passe du temps dans son bureau. Pendant une semaine entière, vous n’êtes pas arrivé dans votre bureau alors que vous étiez à Kinshasa et en bonne santé. Je l’ai vécu moi-même pendant mon enquête. Certains membres de notre Parti qui travaillent à la CNSSAP m’ont fait comprendre que la situation est très grave parce que le DG arrive au bureau 3 ou 4 fois en un mois. Conséquence : des simples dossiers classiques peuvent prendre un ou deux mois de traitement ou d’attente de votre validation. N’eut été le DGA MUKEBA qui gère certains dossiers courants, cette institution allait définitivement s’arrêter. Votre prétexte est que vous êtes un homme politique. Foutaise ! Vous n’êtes pas sérieux. Quel exemple vous allez donner en tant Chef ! Quel degré de désengagement ! Quelle manière de briller par son absence ! Même si cela n’était qu’un tremplin pour vous, mais pas à ce point. Vous détestez le pays et vous mentez le Chef de l’État. Et vous espérez aller où avec ce manque de sérieux ? Au Gouvernement ? Même si on détesterait son pays, pas à ce point.

3. Recrutement des personnes qui ne prestent presque jamais. Cher ami, vous contribuez sérieusement à la destruction de l’image du Parti. On nous reproche de cela et il fallait faire autrement. En moins d’une année, vous avez recruté plus de 100 agents, sans tenir compte de l’équilibre de l’institution. Dans Votre Cabinet, vos propres Assistants se plaignent de bénéficier des mêmes avantages avec un certain David TSHIBONGE, engagé en qualité de votre Assistant alors qu’il ne vient presque pas, sous prétexte qu’il est dans vos affaires privées. Il faut noter aussi le recrutement de votre beau-père Déo AMANI KANEFU, qui assume l’intérim du Chef d’Agence de Lubumbashi alors qu’il est même en période d’essai. Le recrutement des cadres de l’entreprise sans diplôme approprié, à l’instar de votre Assistant, votre beau-frère Joël MBOMBO qui n’est qu’un diplômé d’Etat. Il faut souligner qu’actuellement vous avez 10 Assistants et 5 Secrétaires pour une production nulle. Même le fils biologique du Président de la République ne se comporterait jamais de cette manière. Vous vous en foutez de Fatshi qui vous a fait confiance. Aimer le Chef de l’Etat, c’est travailler dur et non commander vos articles de presse vides de substance pour le louer.

4. La vérité est que le Parti s’est trompé sur vous. Vous n’êtes pas ce qu’on imaginait. Vous êtes un jeune totalement usé. Je vous ai conseillé autrefois de travailler avec votre PCA Christian NTUNGILA, qui est un ancien directeur de la CNSS et expérimenté. Parce que lui au moins, il allait faire un bon Directeur Général. C’était pour votre bien et surtout l’image de notre Parti. Il est aussi du Parti et cela prouve que nous avons des têtes bien faites au sein du Parti. Malheureusement, vous êtes simplement un ignorant têtu. Le PCA, qui est même de notre Parti politique, m’a fait comprendre qu’il était complètement fatigué de vous et surtout de votre gestion. Et il m’a dit qu’il n’est pas le seul parce que votre propre ami qui vous a aidé à négocier la CNSSAP au sein du Parti est également surpris de votre désengagement. Votre ami, dont je préfère taire le nom parce que vous savez exactement de qui il s’agit, et surtout que vous avez épousé dans la même famille, vous a donné des conseils pour changer, mais vous vous croyez tout puissant.

5. L’institution a passé tout le mois de janvier 2024 sans budget. Vous passez tout votre temps à tergiverser sur vos intérêts égoïstes et pendant ce temps, l’institution a fait un passage à vide pendant tout un mois entier. Questions : comment avez-vous passé tout un mois de janvier sans budget ? Quelle est vraiment cette gestion ?
6. Même au sein du Parti, vous êtes également à la base du désordre électoral en faisant aligner votre propre femme sur la liste du Parti alors qu’elle n’a jamais été membre. Au final, elle sort Députée provinciale au détriment et surtout avec l’aide des vrais membres du Parti. Cela crée des frustrations au sein du Parti. Vous êtes notre malédiction, la malédiction de notre cher Parti UDPS.

Ainsi pour l’image de notre Parti, pour le bien de notre pays et surtout pour corriger les erreurs du passé, je propose les recommandations suivantes :

1. Au Président de la République : de tenir votre promesse lors de votre investiture qui est celle d’user de tout votre pouvoir pour corriger les erreurs du passé. De toute évidence, le choix de Junior Mata à la tête de la CNSSAP était une erreur de votre passé. À l’UDPS, il y a des jeunes qui peuvent faire mieux.

2. Au vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique : statuer sur les sanctions sévères pour motif d’incompétence et de mauvaise gestion étant donné qu’il s’agit de votre secteur.

3. Aux groupes syndicaux : d’exercer la pression afin de s’assurer de la gestion de la qualité de leur institution.
4. À mon ami Junior Mata : de démissionner pour éviter la honte à notre cher Parti UDPS et surtout pour le respect de la mémoire de notre héros Étienne Tshisekedi wa Mulumba.

CP