Sylvia Bongo Ondimba & Cie : la chute !

Sylvia Bongo Ondimba & Cie : la chute !

Première Dame du Gabon jusqu’à ce jour fatidique du 30 août 2023 qui a connu le renversement par un putsch militaire de son époux Ali Bongo Ondimba au pouvoir depuis 14 ans, Sylvia Bongo Ondimba est désormais incarcérée à la prison centrale de Libreville. Elle est poursuivie pour blanchiment des capitaux, détournements massifs de fonds publics et de faux en écriture pour avoir, à plusieurs reprises, imité la signature de son époux diminué depuis 2018 par un AVC et de ce fait aux aptitudes physiques et mentales réduites. Celui-ci, curieusement et par la volonté du pouvoir militaire dirigé par un lointain cousin, est libre de ses mouvements et peut même se rendre à l’étranger pour des contrôles médicaux.
La créatrice en 2011 de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la Famille n’a certes pas appelé toutes les premières Dames, ses amies, à «faire du bruit», à telle enseigne que l’on n’a pas encore entendu de protestation même feutrée venue d’une quelconque capitale africaine. C’est que dans les palais il règne, à défaut d’une stupeur scandalisée, du moins une gêne certaine après la vision de ces valises découvertes dans les appartements de l’ex-première Dame et débordant de millions voire de milliards de devises diverses.
Si l’absence d’une réaction de la France, dont Sylvia Bongo détient la nationalité, est compréhensible, le mutisme dans les palais présidentiels d’Afrique sub-saharienne en revanche traduit une forme de perplexité latente. Ces Dames se souviennent à n’en pas douter de l’extravagante Grace Mugabe et ses penchants pour les bijoux et les vêtements de luxe, ce qui l’avait fait surnommer «Gucci Grace». Elle était également régulièrement accusée de corruption. Un sombre tableau qui rappelle par ailleurs la truculente Leila Trabelsi, épouse du Tunisien Zine el-Abidine Ben Ali opportunément dégagé par la vague des Printemps arabes. On se souvient que le clan Trabelsi (filles, beaux-fils, neveux) avait mis en coupe réglée l’économie tunisienne.
Des premières Dames aux longues dents sont malheureusement légion. Dans l’entourage immédiat des Excellences leurs époux, et jusque dans la plus modeste des chaumières, leur train de vie à la limite de l’excentrique est connu, mais nul ne risque à s’en offusquer publiquement jusqu’au jour improbable d’un coup de force. Alors éclate au grand jour la forte rumeur d’une désapprobation générale au pays comme à l’étranger.

Econews