Tensions Monusco – population : L’incident de Kasindi remet en cause la souveraineté de la RDC

Dimanche 31 juillet 2022 au poste frontalier de Kasindi, des casques bleus de la Monusco, venus, selon un communiqué de la mission onusienne, des vacances, ont forcé la barrière et tiré à bout pourtant sur des civils qu’ils sont censés protéger. Bilan : trois morts et plusieurs blessés. Pas une égratignure dans les rangs de la Monusco. Qu’est-ce qui s’est réellement passé ? A New York, le secrétaire général des Nations Unies s’est dit « outré » par ce geste barbare. A Kinshasa, son représentant spécial a promis de sanctionner les coupables. Quant aux victimes, ils sont sans doute versés dans le lot de « charges et pertes diverses » d’une mission qui s’éloigne de plus en plus de sa mission. Que de casques bleus forcent la barrière d’un poste frontalier d’un pays souverain ? L’acte n’est pas isolé. Il est fait d’un cliché dans lequel la RDC s’est enfermée. En réalité, pour la communauté internationale qu’incarne la Monusco, la RDC est un non Etat où tout leur est permis. A tout prendre, l’incident meurtrier de Kasinfi remet en cause la souveraineté de la RDC et devait servir de déclic pour la reconquête d’un honneur perdu.
Dimanche, piqués par on ne sait quelle mouche, des Casques bleus tanzaniens ont tiré dans une foule parsemée, tuant trois civils. Puis, sans se gêner, ces soldats de la paix ont cassé la barrière de la frontière RDC-OUGANDA pour traverser. Ils revenaient des vacances et ne pouvaient supporter de patienter quelques instants que les préposés vérifient les documents leur permettant d’entrer en RDC. C’est aussi l’occasion pour les officiels congolais de vérifier qui ou ce qui entre sur le territoire national. Cette tâche régalienne est reconnue à tous les États, à commencer par la Tanzanie, un pays où règne la discipline au sein de la population. Un tel acte est inimaginable en Tanzanie.
Cette attitude des Casques bleus tanzaniens est «inqualifiable». Dans leur folie, ils ont également saboté des installations électriques, plongeant la cité de Kasindi dans le noir avec des conséquences perverses sur les activités socio-économiques du coin. Les militaires tanzaniens et les Nations Unies qui les utilisent, ont donné un message négatif sur la souveraineté de la République Démocratique du Congo.
En Tanzanie et aux Nations unies, la RDC ne serait donc pas considérée comme un État avec des attributs comme les autres États du monde? Est-ce que lors des briefings, il est dit aux Casques bleus que tout leur était permis ? N’y a-t-il pas une éthique des Casques bleus ? Autant de questions qui méritent des réponses et pour lesquelles la RDC et son président devraient afficher une attitude intraitable. On ne négocie pas sur des questions de souveraineté. On les oppose aux interlocuteurs sans complexes. La RDC a ainsi l’opportunité de faire affirmer haut et fort à la face du monde que le pays existe, que l’Etat n’est pas mort en RDC, les institutions fonctionnent bel et bien.

Des voisins charognards
Avec ses neufs voisins, la République démocratique du Congo devrait développer des relations de prudence. Aucun voisin de la RDC n’a de bonnes dispositions envers le pays de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Les autorités doivent le savoir. Ils doivent l’intégrer systématiquement dans leur stratégie de gouvernance diplomatique. Chaque État voisin de la RDC se comporte comme un charognard. Tous sont prêts à prendre un pan du territoire riche en ressources naturelles. C’est ainsi que plusieurs voix s’élèvent pour fustiger la présence des armées des pays voisins pour stabiliser la RDC.
Les résultats ne suivent pas parce que l’agenda caché est de maintenir la RDC dans la situation où elle baigne actuellement. Il est contre-productif de tenir des réunions stratégiques et d’éteindre le feu avec les pyromanes. Ça explique pourquoi la déstabilisation de la RDC dure depuis presque trente ans aujourd’hui. Les instruments nationaux appelés à imposer la paix sont infiltrés en même temps, les pyromanes ont la charge de combattre l’insécurité qu’ils avaient créée eux-mêmes pour des besoins de prédation.

Econews