Tensions sur le marché des changes : la BCC «toujours prête à utiliser les instruments à sa disposition»

Sur le marché des changes, on observe une certaine accalmie, la monnaie nationale, le franc congolais, s’étant légèrement appréciée par rapport au «roi dollar». A la Banque Centrale du Congo, les équipes sont en état d’alerte maximale pour parer à toute éventualité, fort de l’important matelas des devises dont dispose la République Démocratique du Congo avec des réserves internationales chiffrées à plus de quatre milliards de dollars américains. Sereine, Mme la gouverneure de la BCC est confiante sur la capacité de la Banque à atténuer les tensions sur le marché des changes. D’ores et déjà, la Banque Centrale rassure qu’elle se tient «toujours prête à utiliser les instruments à sa disposition». Ce qui devait sensiblement estomper la vague de spéculation qui gagne le marché des changes, poussant les prix intérieurs à la hausse.
Après une période de fortes tensions, le calme revient timidement sur le marché des changes. A la Banque Centrale du Congo (BCC), on s’en félicite, sans toujours crier victoire.
En effet, le franc congolais commence à récupérer du terrain par rapport au dollar américain. Il s’observe, depuis un temps, une accalmie relative sur le marché des changes. Pendant ce temps, à la BCC, on rassure avoir mis tout en œuvre pour éviter une fluctuation qui pourrait affecter le prix des biens et services.
Citée par l’ACP, Mme Malangu Kabedi-Mbuyi, gouverneure de la Banque Centrale du Congo, rassure que la situation demeure sous contrôle.
«La Banque centrale a informé la troïka que nous continuons à avoir un bon développement sur le marché de taux d’échange. A la date d’aujourd’hui, sur le marché parallèle le taux vendeur est à 2306,8. Rappelez-vous, il y a quelques jours, c’était à 2.350 FC donc nous remarquons qu’aussi bien le 14,15 et 16, il y a eu un certain répit au niveau du taux d’échange. Cela a été observé au niveau du marché parallèle, mais aussi au niveau du marché interbancaire, où on constate qu’à la date d’aujourd’hui le taux d’échange est à 2.077, 8 et ça consacre aussi une légère appréciation par rapport au taux observé hier (Ndlr : le 15 mars) », note la gouverneure de la BCC. Et d’ajouter : «La Banque centrale a aussi informé la Troïka que nous continuons à suivre de près, le développement au niveau parallèle mais aussi au niveau du marché interbancaire et la Banque centrale se tient toujours prête à utiliser les instruments à sa disposition du point de vue de la gestion de la liquidité dans le système, mais aussi du point de vue de la disponibilité de devises sur le marché d’échange. Et voir comment utiliser l’un ou l’autre ou la combinaison de deux, de manière à ce qu’il n’y est pas trop de fluctuation sur le marché d’échange. Et que ces fluctuations n’arrivent pas à affecter le prix ».
Il faut dire que la monnaie nationale, le franc congolais, s’est fortement dépréciée, depuis un mois face au dollar américain, aussi bien à Kinshasa que dans d’autres villes de la RDC. Cette détérioration a été au centre des échanges de la dernière réunion du Conseil des ministres, sous la direction du Chef de l’Etat. A cette occasion, le Président Félix Tshisekedi a recommandé au Gouvernement de revaloriser la monnaie nationale face aux devises étrangères dont le dollar américain. Par conséquent, il a appelé le Gouvernement à renforcer la résilience de l’économie nationale, tout en préservant le pouvoir d’achat de la population.
Craignant des chocs, internes et externes, susceptibles de créer la surchauffe sur le marché des changes, la BCC a, à maintes reprises, chaque fois qu’elle a en l’occasion, invité les autorités habilitées à veiller : «à la poursuite d’une bonne tenue desfinances publiques; à l’élargissement des fourchettes d’appels d’offres des Bons BCC afin de ponctionner la liquidité supplémentaire des banques et decontribuer ainsi à la stabilité du marché de changes; et au renforcement de lacoordination des actions des politiques budgétaire et monétaire ».

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