Tshisekedi à la table de Joe Biden à l’ouverture du sommet USA-Afrique à Washington

Le sommet États-Unis-Afrique s’est ouvert, mardi 13 décembre à Washington, les dirigeants de 49 pays africains et de l’Union africaine étant conviés pendant trois jours dans la capitale américaine, à parler sécurité, économie, santé ou encore changement climatique. Les États-Unis veulent réaffirmer leur intérêt pour le continent africain, après la présidence de Donald Trump. Le président américain, Joe Biden, se livre à un exercice de rattrapage, pour, sans doute, rattraper le retard face à la Russie et à la Chine. A la table de Joe Biden se trouve également le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi. En portant un nouvel intérêt sur l’Afrique, Kinshasa espère voir Washington peser de tout son poids pour dissuader Kigali à mettre fin à son soutien aux terroristes de M23. Jusqu’au 15 décembre 2022, Washington jette les bases d’une nouvelle forme de coopération avec l’Afrique.
Huit ans après le premier sommet du genre sous la présidence de Barack Obama, le président américain, Joe Biden, accueille, depuis ce mardi 13 décembre 2022, un sommet avec l’Afrique.
Une cinquantaine de délégations africaines, dont des chefs d’Etat et des hauts fonctionnaires, participent à ce sommet à Washington, alors que l’administration Biden tente de démontrer son engagement envers le continent africains.
Sur le plan économique, l’un des principaux sujets abordés sera le sort réservé à l’Agoa. Ce programme, mis en place en 2000 et dont la liste des pays bénéficiaires est révisée tous les ans, facilite les exportations africaines vers les Etats-Unis pour soutenir le développement économique. Dans le cadre de cet accord, plus de 1.800 produits africains peuvent bénéficier de réductions de taxes à l’importation.
Ce programme, qui arrive à échéance en 2025, pourrait être optimisé lors de ce sommet pour tirer parti notamment de l’intégration croissante de l’Afrique. La réunion ministérielle de l’Agoa, qui sera organisée par la représentante américaine au commerce, Katherine Tai, avec les ministres du Commerce et des hauts fonctionnaires d’Afrique subsaharienne, suscite donc de grandes attentes.

Un accord plus avantageux
Certains experts estiment que l’Afrique n’a pas exploré au maximum les opportunités offertes par ce programme et que les pays africains devraient profiter de ce sommet pour réaliser un accord commercial plus avantageux.
Distancé par la Chine sur le volume des investissements en Afrique, Washington espère ainsi contrer l’influence de Pékin sur le continent. Pour illustrer la percée chinoise, en 2020 seulement, Pékin a conclu des accords totalisant 735 milliards de dollars US avec 623 entreprises, tandis que les Etats-Unis ont investi 22 milliards de dollars US depuis 2019 avec seulement 80 entreprises. La Chine est également le premier créancier des pays africains.
La sécurité
Au-delà des initiatives commerciales et économiques, la sécurité occupera une bonne partie des discussions, notamment concernant le Sahel. La semaine dernière, la secrétaire américaine adjointe pour les Affaires africaines a réitéré l’engagement des Etats-Unis à relever les défis sécuritaires en Afrique de l’Ouest et au Sahel.
Là aussi, Washington fait face à un engagement constant de la Russie qui y a fortement augmenté sa présence, y compris en envoyant les mercenaires du groupe Wagner.
Pour terminer, les pays africains auront à cœur d’avoir un soutien appuyé des Etats-Unis pour que l’Afrique obtienne un siège, longtemps réclamé, au Conseil de sécurité de l’Onu. Joe Biden, qui soutient cette idée, devrait également appeler lors du sommet à ce que l’Union africaine soit formellement représentée au G20.
Le sommet intervient dans le sillage d’une nouvelle stratégie «Afrique» dévoilée l’été dernier et annonçant une refonte de la politique des États-Unis en Afrique sub-saharienne, pour y contrer la présence chinoise et russe.
La Chine est le premier créancier mondial des pays pauvres et en développement, et investit massivement sur le continent africain, riche en ressources naturelles.
De même, la Russie y a fortement augmenté sa présence, y compris en envoyant des mercenaires, et cultive des liens étroits avec certaines capitales, notamment celles qui avaient décidé, debut mars, de ne pas apporter leurs voix à une résolution des Nations unies condamnant l’invasion de l’Ukraine, gros point de tension avec les États-Unis.
Lors d’une tournée en Afrique cet été, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, avait appelé à créer un «véritable partenariat» avec l’Afrique.

Econews