Stupeur et consternation !
Les députés Henri Mova Sakanyi, Luc Mulimbalimba, Papy Nyango, Adolphe Muzito ainsi que leur collègue Marie-Ange Mushobekwa éjectés de l’Assemblée nationale. Invalidés pour «absentéisme». Ils perdent leur mandat électif au moment où le chef de l’Etat appelle pourtant à la cohésion nationale face à l’agression dont le pays est l’objet dans le Nord-Kivu. Pendant que les forces de défense rwandaises (RDF), sous le couvert de leurs supplétifs congolais du M23, occupent des pans entiers du territoire de Rutshuru, le pouvoir de Félix Tshisekedi semble évoluer sur une autre planète.
Des procès politiques visant de probables adversaires à la présidentielle de 2023 sont organisés au mépris des dispositions légales; un projet de loi électorale édulcorée et à son image est passée en force dans un parlement dorénavant acquis à sa cause; une Cour constitutionnelle remodelée dans la confusion et au garde à vous …
Les observateurs restent perplexes quant à la capacité du président congolais à vouloir une chose et son contraire, et se demandent ce qu’il gagne en soufflant au speaker de la chambre basse de susciter et d’obtenir l’invalidation des députés FCC restés fidèles à l’ancien président Joseph Kabila.
Adolphe Muzito, on le comprend, paye pour ses positions politiques tranchées au sein de la coalition Lamuka. L’ancien premier ministre ne cache pas non plus son hostilité vis-à-vis du Rwanda, là où le gouvernement congolais balance entre fermeté et une pusillanimité difficile à saisir. Si Henri Mova est resté relativement discret depuis le changement cavalier de la majorité parlementaire, il n’en est pas de même de Marie-Ange Mushobekwa, très présente sur Twitter. Elle est l’une des rares voix à s’être opposée à l’injonction faite aux députés à se rendre à l’aéroport pour l’accueil du couple royal belge, estimant que le temps n’est plus aux courbettes serviles de l’époque coloniale. Elle le paye cash.
Les invalidations de mandats au parlement congolais sont strictement politiques. Félix Tshisekedi lui-même, élu de Mbuji-Mayi, fut invalidé en 2011 pour la même raison. En revanche, plusieurs députés UDPS, obéissant au mot d’ordre d’Etienne Tshisekedi, ne siègeront jamais dans l’hémicycle, bénéficiant néanmoins des avantages dus aux députés tout au long de la mandature dominée pourtant par la majorité kabiliste du PPRD et Alliés.
Econews