Une fin d’année morose

En République Démocratique du Congo, les fêtes de fin d’année  se ressemblent et continuent à être célébrées de la même manière. C’est encore et toujours dans la méditation que des Congolais vont traverser l’année 2021. Depuis toujours, il en est ainsi.

Condamnés à la résignation, les Congolais n’ont d’espérance qu’à la Providence. Avec le Covid-19 qui s’est invité à la fête, la fin de l’année se termine de plus mauvaise manière.

Que dire des dirigeants ? Que de promesses, généralement non tenues. Le panier de la ménagère qu’on a promis d’inonder en cette fin d’année est toujours vide. Pire, il a été relégué aux oubliettes.

La fête est toujours réservée aux gouvernants et à certains Congolais qui ont bâti leur richesse en se servant de la caisse de l’Etat. Ils se gavent de viande et de poissons frais : un luxe que ne peut s’offrir le petit peuple.

Au réveillon de la Noël, la ville de Kinshasa – miroir de la RDC – était curieusement calme. Les cris de joie ont été à peine perceptibles dans certains quartiers. La tristesse se lisait sur les visages des Congolais, visiblement désemparés.

Comme d’habitude, dans les ménages les légumes et la farine de manioc ont fait l’affaire en lieu et place des plats de haute facture. Avec le couvre-feu, on vit une fin morose.

La situation ne va sûrement pas s’améliorer la veille ou le jour du Nouvel an. On ne sent pas l’ambiance de la «Bo-nana». En lieu et place, c’est la méditation qui est au rendez-vous.

Quand est-ce que le Congolais retrouvera finalement le sourire ? Quand est-ce que ce peuple, à qui on continue à demander des sacrifices et tous genres de privation, se sentira heureux dans son propre pays ?

Quand un Gouvernement promet et ne sait pas, en même temps, honorer ses promesses, y a-t-il une bonne raison de lui faire encore confiance ? Non ! On ne martyrise pas un peuple de cette matière. Promue « Année de l’action », 2021 ne l’aura jamais été. Qu’en sera-t-il de 2022 ? Difficile à prédire.

Il y aura sûrement d’autres chapelets de bonnes intentions, une longue liste de belles promesses. Et lorsqu’il s’agira de faire le bilan à la fin de l’année 2022, ce sera le retour à la case départ.

Le social du Congolais se liquéfie. Il est temps de s’occuper enfin de ce peuple qui n’a jamais eu le temps de jouir des merveilles d’un pays qu’on lui présente comme potentiellement riche.

Econews