L’appel au pardon lancé par Kalev Mutond pour toutes les exactions commises pendant son règne de tout puissant administrateur-général de l’Agence nationale de renseignements (ANR) n’a pas trouvé d’échos favorables auprès de l’une de ses victimes, l’activiste Christopher Ngoy.
Comme Ewanga, Eugène Diomi, cité par News.cd, dit également avoir accepté le pardon de Kalev : «Cher Kalev, malgré le mal que tu m’as gratuitement infligé, à moi et à ma famille, tu as demandé pardon et, en bon chrétien, je te pardonne. A Dieu le jugement dernier ».
Ce qui n’est le cas de Christopher Ngoy. Incarcéré et torturé dans les geôles de l’ANR, sur ordre de Kalev, il n’est pas prêt à passer l’éponge. « Pardonner à Kalev Mutond, c’est cracher sur le sang des Congolais victimes des ordres mal donnés», soutient-il, dans un entretien accordé à «Le Télégramme du Congo». Son interview.
Comme Jean-Bertrand Ewanga, député honoraire, êtes-vous prêt à pardonner et tournez cette page judiciaire contre Kalev Mutomb ?
Non, non, non ! Moi, Christopher Ngoyi, je ne peux pas cracher sur le sang des Congolais, victimes des tortures et des traitements inhumains dont Kalev Mutond était le commanditaire. Le vrai problème est que Kalev se croît plus malin que tout le monde, mais aussi capable de duper des milliers de congolais. J’ai dit non. Pardon ! Parlons-en, c’est la repentance sincère qui précède le pardon. Kalev n’a le moindre signe des remords sur les dégâts et crimes qu’il a commis sous le régime de Kabila. Les Saintes écritures enseignent dans le livre des Proverbes, celui qui avoue ses péchés reçoit le pardon. Ce n’est pas le cas pour Kalev Mutond. Je reste confiant en notre justice qui va enquêter, piocher sur les évènements et rétablir la vérité. Elle est assez mûre pour n’est pas tombé sur la séduction de Kalev Mutond.
Ewanga a accordé publiquement son pardon, Jean-Claude Muyambo l’aurait aussi par téléphone. Vous restez isolé dans votre extrémisme?
Si et seulement si pour la cause des milliers de congolais victimes des ordres mal donner par Kalev que je représente, j’accepte tout pourvue que la justice soit faite et que réparation soit rétablie. D’ailleurs, je profite de votre micro pour dénoncer, je commence à me sentir écarter méthodiquement sur ce dossier.
Qu’est-ce à dire ?
C’est-à-dire que ma position d’aller jusqu’au bout dans l’affaire Kalev Mutond n’est pas bien accueillie par certains qui pensent autrement.
Kalev Mutond réapparaît après plus d’une année de cavale. Votre lecture ?
Voilà encore une duperie de Kalev Mutond. Je vous révèle que Kalev Mutond n’était jamais sorti de la République Démocratique du Congo. Une diversion pour flouer l’opinion. Il était bel et bien ici à Kinshasa, la capitale, vers la périphérie de la ville, aidé par ses coéquipiers de l’ANR pour se cacher alors que la justice était à sa recherche.
Qu’est-ce que vous insinuez en parlant de la périphérie ? Faites-vous allusion à l’espace vert de Kingakati ?
J’ai bien parlé de la périphérie, ça suffit. Seulement, je peux vous confirmer que ce sont les multiples opérations de bouclage et de ratissage qui ont contraint Kalev Mutomb à sortir de son logis de la périphérie.
Nous apprenons que Kalev cherche à négocier avec le régime de Tshisekedi pour apporter son expérience et son expertise. Pas mal pour un régime que vous soutenez bec et ongles ?
Le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, un légaliste, est un chantre de l’État de droit. Je pense que notre justice ne va pas se laisser berner par Kalev pour en savoir plus.
Avec Le Télégramme du Congo