Premier test de popularité ce samedi 13 mai de la dynamique de l’Opposition qui s’est créée dernièrement à Lubumbashi entre quatre principaux leaders, à savoir Moïse Katumbi d’Ensemble pour la République, Matata Ponyo Mapon de LGD, Martin Fayulu de l’ECIDé et Delly Sesanga d’ENVOL. Jeudi, l’Hôtel de ville de Kinshasa a convié les secrétaires de ces partis politiques à une réunion d’harmonisation à l’issue de laquelle l’autorité urbaine a décidé d’annuler la marche du 13 mai en la décalant au jeudi 18 mai, soit un jour après la fête du 17 mai consacrée aux Forces armées de la RDC. Dans les rangs de l’Opposition, on n’adhère pas à l’option levée par l’autorité urbaine, confirmant ainsi le rendez-vous de la rue de ce samedi 13 mai. La marche n’ayant donc pas reçu l’aval de l’Hôtel de ville, on devrait donc s’attendre à un bras de fer, une confrontation avec les forces de l’ordre et de la sécurité. Pour la dynamique de Lubumbashi, c’est son premier test, grandeur nature. Pour le régime du Président Félix Tshisekedi, la marche du 13 mai ouvre la voie à une période électorale qui s’annonce très agitée, dans la perspective des élections du 20 décembre 2023.
Dans la ville de Kinshasa, la journée du samedi 13 mai sera particulièrement mouvementée. En effet, c’est le jour choisi par la nouvelle dynamique de l’Opposition, formée à Lubumbashi entre Katumbi, Matata, Fayulu et Sesanga, pour manifester contre le pouvoir en place à Kinshasa, c’est-à-dire celui qu’incarne le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
A 48 heures de cet évènement, le gouverneur de la ville de Kinshasa a convié les secrétaires généraux des partis politiques organisateurs de la marche du 13 mai à une réunion d’harmonisation.
A ce propos, la cellule de communication de l’Hôtel de ville de Kinshasa rapporte que «prévue initialement le samedi 13 mai, la marche de l’opposition est renvoyée au 18 mai prochain. Cette décision est prise de manière consensuelle entre l’hôtel de ville de Kinshasa et les secrétaires généraux des partis politiques Envol de Delly Sessanga, Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, LGD de Matata Ponyo et ECIDé de Martin Fayulu. Dans le communiqué de l’Hôtel de ville, le Gouverneur Gentiny Ngobila évoque des raisons sécuritaires ».
L’Opposition défie l’Hôtel de ville
Contrairement à l’annonce de l’Hôtel de ville de Kinshasa, dans l’Opposition, on reste cependant déterminé à descendre dans la rue, le samedi 13 mai. Ainsi, au sortir d’une réunion, qui se serait apparemment terminée en queue de poisson avec les autorités de la ville, les secrétaires généraux de quatre partis politiques organisateurs de la marche de ce samedi ont appelé les Congolais, en général, et les Kinois, en particulier, à « répondre massivement » à la marche de ce samedi.
Sur son compte twitter, Salomon SK Della, l’un des pions majeurs d’Ensemble pour la République de Moise Katumbi, invite également – s’exprimant dans les quatre langues nationales et en français – les Kinois à se joindre au rendez-vous du samedi 13 mai. «Bana Kin, totelama, totambola samedi oyo le 13 mai. Pasi eleki, dikenga dia pitshi, mpasi me luta. Tunachoka mateso. Assez de misère ! »
L’un des ténors de la dynamique de Lubumbashi, Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2018, ignore totalement la position défendue par l’Hôtel de ville de Kinshasa.
Sur son compte twitter, le leader de l’ECIDé n’a pas mâché les mots : «Pour le Congo, nous allons marcher ce samedi 13 mai. Nous devons sauver le Congo, en disant Non à la balkanisation, à l’insécurité grandissante, à la vie chère et à un processus électoral chaotique».
Le secrétaire général de l’ECIDé, Devos Kitoko, présent à la rencontre du jeudi 11 mai avec le gouverneur Gentiny Ngobila s’allie aussi à la fermeté de son président, Martin Fayulu.
Interviewé par le site d’infos en ligne opinion-info.cd, Devos Kitoko ne partage pas l’argumentaire de Gentiny Ngobila.
«Monsieur Ngobila n’est pas l’organisateur de la marche. Sa mission, en tant qu’autorité urbaine, est d’être informé, conformément à l’article 26 de notre Constitution et de prendre des dispositions sécuritaires qui s’imposent pour encadrer et sécuriser les manifestants », note le SG de l’ECIDé.
Tout aussi déterminé que Martin Fayulu, il rappelle au gouverneur Gentiny Ngobila qu’ « il ne peut pas se substituer aux organisateurs que nous sommes et reporter une marche à notre nom ».
Katumbi, la grande vedette de ce samedi
C’est donc confirmé que l’Opposition organise, contre vents et marées, sa marche de ce samedi 13 mai. Tous les quatre leaders de la coalition anti-Tshisekedi qui s’est formée récemment à Lubumbashi, seront là.
Pour ce grand rendez-vous de la démocratie qui, selon eux, devrait marquer une rupture entre le peuple et le pouvoir du Président Tshisekedi, Moïse Katumbi a quitté son QG de Lubumbashi pour se joindre à la marche de ce samedi, en établissant, depuis quelques jours, son état-major à Kinshasa.
Vraisemblablement, Katumbi sera la grande vedette de la marche de ce samedi 13 mai, aux côtés de Matata, Fayulu et Sesanga.
Il reste cependant une grande inconnue : la réaction des forces de l’ordre et de sécurité, pour autant que l’Hôtel de ville de Kinshasa n’a pas donné son accord à l’organisation de ce marche, évoquant des contingences sécuritaires.
Hugo Tamusa
