Chambardement dans les institutions, Grandes manœuvres à l’Union sacrée de la nation

L’affaire Kabund a mis l’Union sacrée de la nation sens dessus, sens dessous. On se bouscule au portillon pour bien se positionner à la prochaine redistribution des cartes. Tous les alliés du Chef de l’Etat dans la majorité parlementaire veulent se retrouver à la fois au bon moment et au bon endroit lorsqu’il viendra le grand partage de responsabilités dans l’Union sacrée relookée et élaguée de l’influence du « maître-nageur », Jean-Marc Kabund-a-Kabund. Dans les rangs des ex-FCC, passés sous la bannière de l’Union sacrée de la nation, on revendique déjà la place de leader, brûlant la politesse à l’AFDC-A de Modeste Bahati Lukwebo. Quant aux partisans de Moïse Katumbi, leader d’Ensemble pour la République, un courant, dit progressiste, a surgi dans les rangs, cherchant à prendre des distances vis-à-vis de leur mentor.  A l’Union sacrée, l’heure est aux grandes manœuvres pour tourner la page Kabund et repartir sur de nouvelles bases.

De grandes manœuvres sont en cours au sein de l’Union sacrée de la nation. Comme des hirondelles qui annoncent la fin de l’hibernation, des communiqués sortent de partout pour renforcer les positions autour du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui détient les rênes du pouvoir d’Etat en République Démocratique du Congo.

Le zoo politique congolais est composé d’acteurs qui sentent venir les changements ainsi que des positionnements à prendre afin d’être en bonne place autour de la mangeoire. Les transfuges du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila étaient les premiers à donner la tonalité. Sous la houlette du vieux routier, Jean-Charles Okoto, 52 élus ont clamé haut leur loyauté envers le Chef de l’Etat, consolidant leur unité autour de cet idéal.

L’appel est clair en direction du Président de la République qu’ils sont disposés de prendre des postes au sein du Gouvernement. Ils vendent leur poids politique.

Au sein de l’UDPS, l’agitation actuelle n’est rien d’autre que les vaincus d’hier qui sont en train de prendre leur revanche. Ce n’est pas par hasard ou par euphémisme que médias et observateurs parlent de chambardement à différents niveaux des institutions politiques, après le départ de Jean-Marc Kabund.

Les lignes bougent

Des cartes seront redistribuées par le Président de la République. Les vaincus d’hier vont imposer leurs pions partout pour remplacer tous ceux qui étaient là par le fait de Kabund. Bureaux de deux chambres du Parlement, Gouvernement, Diplomatie et Portefeuille de l’Etat, aucun compartiment ne sera épargné. Le cabinet présidentiel subira également le même traitement.

Du côté d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, les voix se sont également élevées. Normal parce que Katumbi ne se laisse pas marcher sur les orteils. Des félins rusés des rangs se font attendre pour signifier au Chef de l’État que le leader peut partir mais eux resteront. Bien plus, le courant, dit progressiste, qui est né au sein de la mouvance Ensemble, veut se démarquer de Katumbi en diminuant son influence dans le choix de prochains délégués dans les institutions. Ce qui serait une aubaine pour Félix Tshisekedi. Voilà une belle manière d’éloigner du cercle de décision Moïse Katumbi sans provoquer des casses au sein de la majorité parlementaire.

Vu sous cet angle, le Président de la République ne devra plus passer par son allié gênant, Moïse Katumbi, lorsqu’il faudra traiter avec les élus d’Ensemble. Et le tour est joué.

Avec le départ de Jean-Marc Kabund, il est normal que le Président de la République fasse tourner les effectifs. Il est aussi normal que les lignes bougent dans la mesure où cela va permettre de relancer la gouvernance du pays.

La confiance étant rompue entre acteurs – majeurs et mineurs confondus – la seule solution pour s’en sortir est de faire partir ceux qui ne sont plus en hauteur de sainteté avec la ligne politique réorientée.

Econews