Assemblée nationale : tirs croisés entre députés nationaux sur l’affaire de 21.000 $US des émoluments

Depuis quelques jours, l’affaire de 21.000 USD des émoluments des députés nationaux fait couler beaucoup d’encre et salive dans l’opinion tant nationale qu’internationale. Le président national du parti politique de l’opposition Engagement pour la Citoyenneté et le Développement, ECIDé, Martin Fayulu, qui a dénoncé le fait, a révélé une partie du grand iceberg qui se cache au parlement. Certains députés confirment ce montant tandis que d’autres le rejettent.
Un grand flou est en tretenu autour du vrai montant que perçoivent les députés nationaux dans le cadre de leurs émoluments mensuels. 10.000, 13.000, 16.000, 20.000 et 21.000 dollars US, tels sont les montants avancés par les uns et par les autres.
Depuis la révélation faite par le président du parti politique de l’opposition Engagement pour la Citoyenneté et le Développement, ECIDé, Martin Fayulu, à ce sujet, on constate un jeu de ping-pong entre les élus nationaux. Ceux qui soutiennent la version de Martin Fayulu et Delly Sesanga, président du parti politique «Envol», relative aux émoluments mensuels exagérés des députés nationaux, sont contredits par certains de leurs collègues qui ne jurent que sur leurs intérêts d’abord.
Le bureau de l’Assemblée nationale qui devait mettre fin à ce débat entretient un flou étonnant sur le sujet. Il menace même de sanctionner ceux qui se mettraient à soutenir la démarche de Martin Fayulu.
La révélation de Martin Fayilu a suscité un tollé de protestations et d’indignation parmi les Congolais qui ne pouvaient jamais s’attendre, au moment où la majorité des Congolais vivent avec moins de deux dollars américains par jour, voir «ses» élus toucher mensuellement des émoluments dont la hauteur donne des vertiges.
Certaines organisations de défense des droits de l’Homme, notamment la «Voix des sans voix» a même exhorté le Président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, a éclairé l’opinion nationale et internationale sur cette affaire qui défraie la chronique ces derniers temps.
«Les députés nationaux ont droit à de meilleures conditions de travail et de rémunérations. Egalité oblige, il faudrait améliorer les conditions de vie de tous les travailleurs congolais, car 21.000 $US seulement pour les députés, c’est exagéré », soutiennent certains défenseurs des droits de l’Homme. Qui s’interrogent « pourquoi eux qui sont des représentants du peuple ne parlent pas souvent en faveur de l’amélioration des conditions de vie de la population qu’ils représentent au Parlement. Ils parlent plutôt et toujours de leurs propres intérêts ?».
Plusieurs députés nationaux s’illustrent par des contradictions concernant les chiffres liés à leurs salaires, sans pour autant convaincre l’opinion. Cela prouverai-t-il à suffisance l’absence de transparence dans la gestion de la chose publique dans les institutions politiques du pays ? Reste à savoir si le plaidoyer du chef de l’Etat sur la réduction du train de vie des institutions sera observé pour une répartition équitable du revenu national.
Plus d’un pense qu’il « est inadmissible que les animateurs des institutions politiques soient les seuls à mener un train de vie décent, alors que la majorité de la population croupit dans la misère extrême. Comment peut-on comprendre qu’un député national touche près de 21.000 dollars US par mois alors que dans le même pays, un professeur d’université touche moins de 2.000 USD le mois, un médecin 1.450 USD le mois et l’enseignant perçoit moins de 250 USD le mois ?»
Est-ce l’Etat de droit tant prôné par les autorités du pays ? Il est temps de rectifier le tir.

Tighana Masiala