Carbone Beni : «Cet accord fait gagner à la RDC plus de deux milliards et demi de dollars américains»

Grande figure de la Société civile pour son activisme dans les mouvements citoyens, Carbone Beni fait désormais partie du collectif d’ONG signataires de la déclaration du 15 avril 2022. Samedi dernier, il était bien présent aux côtés du prof Florimond Muteba et d’autres acteurs de la Société civile.
Pour avoir vu et lu cet accord, tout en participant aux échanges au cours de la table ronde Présidence de la République et Société civile, Carbone Beni note que cet arrangement avec le Groupe Ventora est «bénéfique pour la RDC car il permet à l’État de récupérer ses actifs miniers et pétroliers évalués à plus de 2 milliards et demi ». Et d’ajouter : «Le peuple congolais doit accompagner cet accord car plusieurs pillages ont été réalisés en RDC et jusque-là le pays n’a jamais connu la restitution de ses biens volés, contrairement à cet accord qui permet à la RDC de récupérer ses actifs miniers et pétroliers ».
Carbone Beni va plus loin en remontant l’histoire de la République Démocratique du Congo : « Nos ressources ont été pillées par les Belges, ils n’ont rendu aucun sou jusque-là. Mobutu et sa famille ont pillé ce pays et le Congo n’a récupéré aucun franc. Les nationaux pillent ce pays et ne rendent rien au pays. Donc quand on parle de ce dossier Dan Gertler, il faut se dépassionner de noms des individus pour voir l’intérêt de la RDC. Cet accord fait gagner à la RDC plus de deux milliards et demi de dollars américains. C’est un grand pas au lieu de demeurer dans des manœuvres judiciaires interminables ».

Florimond Muteba : «Dans la Société civile, on ne fait pas de l’opposition pour s’opposer à tout.»
Dans les milieux de la Société civile, le professeur Florimond Muteba, président de l’ODEP (Observatoire de la dépense publique), est très respecté. Le professeur n’a pas l’habitude de parler. Il ne se verse pas non plus dans les polémiques stériles. Quand il se décide de briser le silence, sa parole fait autorité.
Après la tenue à Kinshasa de la table ronde entre la Présidence de la République et des acteurs de la Société civile, le professeur Muteba, jadis président du Conseil d’administration du collectif «Congo n’est pas à vendre», a pris ses distances de cette organisation dont il dit ne plus partagé l’idéologie. D’autres organisations, telles que RECIC de Jean-Michel Mvondo, ont aussi claqué la porte de CNPAV.
«Dans la Société civile, on ne fait pas de l’opposition pour s’opposer à tout. Quand c’est bien fait, il faut avoir le courage de le reconnaître », avait-il rappelé à la presse, lors d’une récente séance de restitution de l’accord RDC – Groupe Ventora, organisée au CEPAS.
Pour porter haut la voix de la Société civile, le professeur Muteba n’hésite donc pas à reprendre son bâton de pèlerin. «Il ne s’agit pas de convaincre, rappelle-t-il, mais juste dire la vérité pour ne pas distiller la mauvaise information dans l’opinion publique».
Après la presse, le collectif des ONG signataires de la déclaration du 15 avril 2022, ayant sanctionnée la table ronde avec la Présidence de la République, se sont livrés, le samedi 14 mai 2022, à un exercice de restitution devant leurs pairs de la Société civile.
D’entrée de jeu, le professeur Florimond Muteba a salué l’initiative de la Présidence de la République de dévoiler à la Société civile les contours exacts de l’accord signé, le 24 février 2022, entre la RDC et le Groupe Ventora de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler.
Il est d’avis qu’avec cette ouverture des autorités politiques à la Société civile, « la RDC vient de réaliser un grand pas dans le secteur de contrôle citoyen de l’action publique ».
En cette matière, la RDC est un cas d’école, note le président de l’ODEP. «Connaissez-vous un pays en Afrique Centrale où le Président de la République signe un accord et appelle la Société civile à la Présidence de la République pour recevoir d’elle des critiques? C’est un pas en avant pour notre pays en ce qui concerne le contrôle citoyen de l’action publique. Il faut que la Société civile apporte sa contribution à l’amélioration des politiques publiques», a souligné Florimond Muteba.
C’est par des échanges très animés que le collectif des ONG signataires de la déclaration a clôturé la séance de restitution avec les acteurs de la Société civile, promettant d’aller à la rencontre d’autres groupes sociaux pour leur démontrer le bien-fondé de l’accord conclu entre la RDC et le Groupe Ventora.

Econews