Cercles vicieux

Un mois à peine après son admission au sein de la Communauté de l’Afrique de l’Est, Kinshasa se signalait déjà par ce qu’il sait faire de mieux : d’interminables négociations qui, la plupart du temps, n’ont jamais abouti. Cette fois, ce sont les groupes rebelles nationaux et étrangers qui étaient invités autour des dirigeants est-africains, en présence du président congolais Félix Tshisekedi. Sans que l’on sache à quand remonteraient les contacts avec la centaine de groupes armés, ni sur les conditions de leur participation à la réunion de Nairobi.

Et comme pour envenimer les choses, l’appel martial du président kényan qui n’était pas de nature à entamer les pourparlers dans un esprit apaisé. Ou ils déposent les armes, ou alors, ils seraient traités en forces négatives à éradiquer par une force coalisée. Pas d’échappatoire.

Résultat : Félix Tshisekedi s’est retrouvé seul  devant des fauteuils vides. Pour sauver la face, on a invoqué des questions logistiques. Et dans les 48 heures qui ont suivi, comme un pied de nez, le M23 relançait les hostilités dans le Rutshuru… En RDC, les régimes peuvent changer, mais non les animateurs-experts des institutions autres que la présidence de la république.          

Ils étaient déjà présents lors des Accords de Lusaka en 1999. S’en suivront des dizaines de tractations avec une myriade de groupes-armés-rébellions avec pour seul objectif : l’intégration des rebelles dans les forces loyalistes. Des officiers supérieurs et généraux sortis d’on ne sait où on alimenté des décennies durant des appétits de nouveaux groupes nourrissant la même ambition, dans un cercle vicieux qui profite aux tireurs de ficelles tapis dans les capitales des Etats voisins. 

A ce propos justement, si les tractations de Nairobi devaient reprendre demain, Tshisekedi devra faire montre d’une diplomatie qui convainque le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi de renoncer à héberger les groupes armés, souvent encadrés par leurs forces régulières.

Il n’est en effet un secret pour personne que deux ailes du M23 vivent sous le parapluie de Kigali et de Kampala. Tandis que l’armée burundaise se promène dans les Hauts Plateaux du Sud-Kivu. Un signe qui ne trompe pas : le président Paul Kagamé était représenté à Nairobi. Tout un message.

ECONEWS