Climat des affaires en RDC : l’ANAPI poursuit son opération séduction auprès des missions diplomatiques

Photo souvenir du directeur général de l'ANAPI, Anthony Nkinzo et les Conseillers économiques des ambassades européennes accréditées en RDC.

La direction générale de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI) a clôturé lundi sa campagne annuelle de séduction de l’investissement étranger par une matinée d’échange avec des représentants des missions diplomatiques accrédités à Kinshasa. Devant ses hôtes, le directeur général de l’ANAPI, Anthony Nkinzo Kamole, a vanté les potentialités de la République Démocratique du Congo. Cette matinée a permis à l’équipe dirigeante de l’ANAPI d’échanger avec les conseillers économiques des ambassades de la Belgique, de l’Italie, de la Suède ainsi que les ambassadeurs d’Allemagne, de Suisse et de la Turquie. A l’issu des échanges, des recommandations ont été formulées pour permettre à la RDC d’assainir davantage son climat des affaires.

Une année d’intenses activités avec des multiples partenaires s’achève à l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI). Des partenaires privés et étatiques, nationaux et étrangers. L’agence nationale pour la promotion des investissements n’a laissé passer aucune occasion.

Pour clôturer cette année en beauté, elle a organisé, le lundi 19 décembre 2022 au Fleuve Congo Hôtel, une matinée d’échange avec les conseillers économiques des missions diplomatiques accréditées à Kinshasa autour du thème «Promotion des investissements  en RDC : enjeux et rôle des conseillers économiques ».

Tout a commencé par l’exposé combien convaincant du brillant directeur général de l’ANAPI, M. Anthony Nkinzo Kamole, qui était accompagné de toute la nouvelle équipe de gestion, récemment nommée par ordonnance-présidentielle.

WhatsApp Image 2022 12 20 at 20.21.01

C’était l’occasion pour le directeur général de l’ANAPI de peindre un tableau équilibré de l’environnement économique de la République Démocratique du Congo. Des réalisations aux risques, en passant par les notations, la vision de développement, le climat des affaires, la promotion des investissements, le service de facilitation des investisseurs et les perspectives d’avenir, rien n’a été laissé de côté.

L’auditoire a été servi à la hauteur des attentes. Toutes les zones d’ombres qui persistaient encore jusque-là ont été dissipées. Les Conseillers économiques des missions diplomatiques occidentales accréditées en République Démocratique du Congo ont même exprimé leur satisfecit.

L’exposé du directeur général de l’ANAPI, a été suivi par des interventions des uns et des autres. Ils ont, par la même occasion, formulé quelques recommandations pour permettre à la RDC de rendre plus attrayant et incitatif le climat des affaires du pays.

Il faut noter que cette rencontre avec les conseillers économiques des missions diplomatiques n’était pas le premier de ce genre organisée au cours de cette année. Une question peut être posée : pourquoi multiplier des rencontres avec les conseillers économiques des missions diplomatiques ? La réponse n’est pas loin.

Tout investisseur sérieux passe toujours par son ambassade pour avoir certains indicateurs lui permettant d’avoir un aperçu de l’environnement économique dans lequel il espère investir. Ce n’est que normal d’impliquer les conseillers économiques dans cette démarche de l’assainissement de l’environnement économique.

Impliquer davantage les missions diplomatiques

Le vaillant directeur général de l’ANAPI, Anthony Nkinzo, pense qu’ « il est impérieux d’impliquer les missions diplomatiques dans le processus d’assainissement du climat des affaires car ils ont réellement un rôle à jouer» car, pense-t-il, «un investisseur sérieux ne peut ne venir investir dans un pays étranger sans passer par son ambassade».

A cette occasion, le directeur général de l’ANAPI a abordé plusieurs aspects pour démontrer combien le climat des affaires en RDC devient plus attractif.

En ce qui concerne la vision de développement de la RDC, Anthony Nkinzo a parlé du Plan National Stratégique de Développement (PNSD), Cadre programmatique fédérateur de référence qui tourne au tour de cinq piliers, à savoir la valorisation du capital humain, l’aménagement du territoire, la diversification sectorielle, le développement durable et la bonne gouvernance.

Le directeur de l’ANAPI a fait savoir à l’assistance que « la vision qui est en train d’être implémentée est celle de la production d’une chaîne de valeur (production) locale pour booster les investisseurs à l’interne».

Tous les indicateurs économiques de ces derniers temps démontrent que l’économie de la RDC reste résiliente. Les secteurs primaires, qui ont été sans appui, ont tiré l’économie congolaise vers la résilience. Ce qui a fait que les investissements directs étrangers ont sensiblement augmenté.

Contrairement à ce qui se faisait avant, des agences de notation, à l’instar de Moody’s, Standard & Poor’s et Bloomfield Investment Corporation, ont donné des notes positives à l’économie congolaise.

L’environnement économique congolais est revêtu d’une nouvelle robe. Cela n’a pas tenté le patron de l’ANAPI de ne pas parler de probables risques que peuvent rencontrer les investisseurs tout au long de leurs mésaventures

Sur ce point, un travail de fond doit être fait en intérieur et à l’international. Le tableau peint à ce niveau démontre qu’il faut plus de vulgarisation de nouvelles lois publiées, des avantages accordés aux investisseurs avec l’accompagnement de l’ANAPI.

Les recommandations formulées par les conseillers économiques et les ambassadeurs ont tourné autour de la situation sécuritaire dans l’Est du pays, des difficultés d’accès à l’électricité, de la corruption, de la lourdeur dans les transactions financières, des tracasseries routières et administratives.

Assainir pour attirer les investisseurs

«On ne sait pas évoluer sur les investissements si on ne sait pas assainir le climat des affaires », pense le conseiller économique de l’Italie.

L’objectif poursuivi par la RDC à ce jour est celui de passer d’une économie rentière extractive à une économie diversifiée tournée vers l’agriculture dont un programme est déjà mis en place par l’Etat congolais.

A l’international, l’image du pays reste négative. A l’instar de l’ambassadeur allemand qui a relevé que dans son pays par exemple, quand on parle RDC, on voit la guerre, les viols, l’insécurité, la corruption et tout ce qui va avec. Le gouvernement congolais doit tout mettre en œuvre pour véhiculer une image positive du pays. C’est d’ailleurs ce que se fixe Anthony Nkinzo l’année 2023. Il a renvoyé la balle dans le camp des conseillers économiques pour aider la RDC à la vendre une nouvelle image de la RDC.

Il a demandé aux ambassades d’aider son agence à identifier les grands entrepreneurs qui peuvent venir investir en RDC.

L’ANAPI  de par ses missions statutaires, reste disposée à consolider sa collaboration avec les ambassades occidentales accréditées en R.D.C pour une meilleure attraction des IDEs à partir de l’Europe. Elle sollicite par ce fait l’implication des ambassades pour la réalisation de ses actions de promotion orientée vers les investisseurs de leurs pays respectifs. Elle a promis à ses hôtes de tenir compte des remarques qui lui ont été formulées dans le cadre de cette matinée d’échange.

Tighana Masiala