Covid-19 : Pfizer demande l’autorisation de sa pilule aux États-Unis

FILE PHOTO: A 3D printed Pfizer logo is placed near medicines from the same manufacturer in this illustration taken September 29, 2021. REUTERS/Dado Ruvic/Illustration/File Photo

Pfizer a annoncé, mardi 16 novembre 2021, avoir demandé l’autorisation en urgence aux États-Unis de sa pilule anti-Covid, un traitement très attendu, car il peut facilement être pris chez soi dans les premiers jours après l’apparition de symptômes en cas d’infection. Le géant pharmaceutique a déposé cette demande auprès de l’Agence américaine des médicaments (FDA), a-t-il fait savoir dans un communiqué. Ce traitement antiviral, qui sera commercialisé sous le nom de Paxlovid, a démontré une efficacité de 89 % contre les hospitalisations et les décès lors d’essais cliniques, lorsqu’il est pris dans les trois jours suivant l’apparition des symptômes.

Ces essais ont été menés par l’entreprise sur des personnes présentant un haut risque de développer un cas grave de Covid-19. Celles-ci ont ingéré le médicament toutes les 12 heures pendant cinq jours. « L’efficacité écrasante atteinte dans notre étude clinique du Paxlovid, et sa capacité à aider à sauver des vies et maintenir les gens hors de l’hôpital s’il est autorisé, souligne le rôle crucial que les thérapies antivirales peuvent jouer dans la bataille contre le Covid-19», a déclaré le patron de Pfizer, Albert Bourla, cité dans le communiqué.

Diffuser la pilule anti-Covid au-delà des pays riches

Les antiviraux agissent en diminuant la capacité d’un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie. Ces traitements représentent un complément clé aux vaccins pour protéger du Covid-19. Le Washington Post a rapporté, mardi, que le gouvernement américain prévoyait d’annoncer cette semaine l’achat de 10 millions de traitements. Pfizer a dit prévoir d’investir jusqu’à un milliard de dollars pour la fabrication et la distribution du Paxlovid.

Le géant pharmaceutique américain Pfizer a par ailleurs accepté de laisser diffuser sa pilule anti-Covid – une fois autorisée – au-delà des pays riches pour mieux combattre une pandémie qui fait des ravages depuis près de deux ans. Cet accord de licence volontaire a été annoncé conjointement mardi par Pfizer et la Communauté de brevets sur les médicaments (MPP), créée par Unitaid.

Pas de redevances sur les ventes dans les pays à faible revenu

Les fabricants de médicaments génériques «qui se voient accorder des sous-licences pourront fournir le nouveau médicament en association avec le Ritonavir [un médicament utilisé contre le virus du sida, NDLR] à 95 pays, couvrant jusqu’à environ 53 % de la population mondiale», a précisé un porte-parole d’Unitaid, Hervé Verhoosel, lors du briefing régulier de l’ONU à Genève.

L’accord annoncé mardi inclut tous les pays à revenu moyen inférieur et inférieur et les pays à revenu moyen supérieur d’Afrique sub-saharienne, ainsi que les pays à revenu moyen supérieur qui ont accédé à ce statut au cours des cinq dernières années, a précisé Hervé Verhoosel. Pfizer ne recevra pas de redevances sur les ventes dans les pays à faible revenu et renoncera en outre aux redevances sur les ventes dans tous les pays couverts par l’accord tant que le Covid-19 restera classé comme une urgence de santé publique de portée internationale par l’Organisation mondiale de la santé.

«Nous pensons que les antiviraux oraux peuvent jouer un rôle vital dans la réduction de la gravité des infections de Covid-19, ce qui réduit le fardeau sur notre système de soins et peut sauver des vies», a commenté Albert Bourla, le PDG de Pfizer, dans un communiqué commun.

Pfizer et d’autres groupes pharmaceutiques fabriquant des vaccins anti-Covid sont accusés d’avoir privilégié les profits en vendant aux pays qui en ont les moyens, et de participer ainsi à l’inégalité vaccinale entre pays riches et pauvres. Selon Médecin sans frontières, le prix sera aux alentours de 700 dollars dans les pays riches, comme pour le Molnuvipar, et il sera adapté pour les autres. MSF s’est dit «découragé» par cet accord partiel qui exclut des pays avec d’importantes capacités de fabrication de génériques, comme l’Argentine, le Brésil ou encore la Chine, la Malaisie et Thaïlande.

Le Royaume-Uni est devenu le 4 novembre le premier pays à autoriser le Molnupiravir. Ces deux antiviraux agissent en diminuant la capacité d’un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie. Faciles à administrer, car pouvant être pris chez soi, ces traitements représentent un complément aux vaccins.