Des chars israéliens dans Gaza : prélude à une offensive redoutée

Tsahal se prépare à un assaut imminent de la bande de Gaza.

Près de trois semaines après l’attaque du Hamas, l’armée israélienne mène d’intenses préparatifs avant son offensive terrestre sur Gaza, tandis que la crainte d’une extension du conflit enfle. Des véhicules blindés israéliens ont fait une incursion dans le nord de la bande de Gaza dans la nuit. La communauté internationale s’inquiète d’un déploiement terrestre imminent.
Israël a annoncé le 26 octobre être entré quelques heures avec des chars dans la bande de Gaza, pour «préparer le champ de bataille » d’une offensive terrestre, au 20e jour de sa guerre contre le Hamas. Cette probable opération, promise à maintes reprises depuis l’attaque meurtrière du 7 octobre, inquiète une grande partie de la communauté internationale.
«Durant la nuit, l’armée a mené un raid ciblé avec des chars dans le nord de la bande de Gaza, dans le cadre de ses préparatifs pour les prochaines étapes du combat », selon un communiqué du porte-parole militaire. Les soldats «ont quitté la zone» à la fin de l’opération, a-t-il assuré.
Selon des images en noir et blanc rendues publiques par l’armée israélienne, des véhicules blindés et des bulldozers passent au travers d’un grillage de protection, similaire à celui séparant Israël de la bande de Gaza.
Selon l’armée israélienne, durant leur incursion nocturne, les soldats «ont localisé et frappé de nombreux terroristes, leurs infrastructures et des positions de lancement de roquettes antichars, et opéré pour préparer le champ de bataille ».

224 otages retenus dans la bande de Gaza
Tsahal, l’armée israêlienne, a déclaré jeudi que le nombre de personnes retenues en otage dans la bande de Gaza depuis l’attaque massive du Hamas du 7 octobre s’élevait à 224. Le précédent bilan faisait état de 222 otages. Ce chiffre pourrait encore augmenter, prévient l’armée israélienne. Ces derniers jours, quatre otages ont été libérés.
Le 25 octobre, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait confirmé la préparation d’une offensive terrestre contre le Hamas dans la bande de Gaza. «Quand, comment, combien, et les considérations que nous prenons en compte, je ne peux pas rentrer dans le détail », avait-il indiqué.
Une offensive terrestre s’annonce difficile dans ce territoire très densément peuplé, truffé de tunnels où le Hamas cache armes et combattants, et en présence de plus de 200 otages. Elle inquiète une grande partie de la communauté internationale.
Emmanuel Macron a jugé qu’une offensive terrestre «massive » dans la bande de Gaza serait une «erreur». Son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi a, lui, appelé à éviter une «invasion terrestre de Gaza».
«Pause humanitaire»
Aux États-Unis, le président Joe Biden a affirmé qu’Israël avait «le droit» et «la responsabilité» de se défendre mais qu’il devait faire tout son possible «pour protéger les civils innocents». Il a toutefois assuré ne pas avoir «exigé» de Neta-nyahu qu’il retarde son éventuelle offensive jusqu’à la libération des otages aux mains du Hamas. Pour Washington, un cessez-le-feu «à ce stade ne bénéficierait qu’au Hamas». La Maison Blanche a suggéré plutôt des «pauses» pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.
Réunis en sommet à Bruxelles le 26 octobre, les 27 pays de l’Union européenne vont débattre de cet appel à une «pause humanitaire». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait appelé mardi à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» et condamné les «violations claires du droit humanitaire » dans le territoire palestinien, provoquant la colère d’Israël.
Avec AFP